Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure emblématique de la mythologie antique. Vénéré principalement en Grèce, il incarne la violence et la brutalité des conflits. Ses attributs incluent des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité. Arès représente l’aspect destructeur et chaotique de la guerre, contrastant avec Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse.
Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure complexe et souvent mal comprise de la mythologie antique. Fils de Zeus et d’Héra, il incarne la violence et la brutalité des conflits armés. Sa vénération se concentre principalement en Grèce, où il joue un rôle crucial dans la vie religieuse et militaire des cités.
Arès, dieu grec de la guerre
Arès est principalement vénéré en Grèce, notamment dans des régions comme la Thrace et la Scythie, où les peuples sont réputés pour leur bellicosité. Les Grecs lui ont dédié des sanctuaires et des temples. Ils l’ont cependant fait en moins grand nombre que pour d’autres divinités comme Athéna ou Zeus.
La vénération d’Arès remonte à l’époque archaïque, où les Grecs commencent à organiser leurs cités et à développer leurs armées. Les guerres entre cités-États sont fréquentes, et chacun invoque Arès pour obtenir la victoire. Des offrandes d’armes caractérisent les fêtes et les rituels en son honneur.
Le culte d’Arès évolue au fil du temps, reflétant les changements dans la société grecque. À l’époque classique, alors que les cités-États grecques deviennent de plus en plus puissantes et organisées, la vénération d’Arès prend une nouvelle dimension. Sa perception évolue vers un protecteur des cités et un symbole de la force militaire.
Arès, dieu de la guerre vénéré en Thrace et à Athènes
Les Thraces vénèrent particulièrement Arès en raison de leur nature guerrière. Leur bravoure et leur férocité au combat sont légendaires ; ils perçoivent Arès comme un modèle à suivre. Les sanctuaires thraces d’Arès se trouvent souvent dans des lieux isolés et sauvages, reflétant la nature indomptable du dieu.
À Athènes, Arès possède un temple sur l’Agora. Bien que moins célèbre que le Parthénon dédié à Athéna, il joue néanmoins un rôle dans la vie religieuse de la cité. Les Athéniens invoquent Arès pour se protéger de leurs ennemis et pour apporter la victoire dans les batailles. Les offrandes d’armes et les sacrifices d’animaux sont courants dans ce sanctuaire.
D’une manière générale, les Grecs percevaient Arès avec méfiance par à cause de sa nature imprévisible et violente.
Attributs d’Arès : armes et armure
Les attributs d’Arès sont nombreux et variés, reflétant son rôle de dieu de la guerre. Parmi les plus courants, on trouve des armes telles que l’épée, la lance et le bouclier, symboles de sa puissance et de son agressivité. Sculpteurs et peintres le représentent souvent avec un casque et une armure, prêt à entrer en bataille.
Les animaux associés à Arès incluent le chien de chasse et le vautour, qui symbolisent respectivement la loyauté et la brutalité. Le chien de chasse, en particulier, se trouve souvent à ses côtés. Cela souligne son rôle de protecteur et de compagnon fidèle. Le vautour, quant à lui, évoque la nature impitoyable de la guerre et la mort qui en découle.
Dans les représentations antiques, les armes d’Arès restent généralement simple. Elles symbolisent sa nature brute, plutôt que d’être décoratives. L’épée, par exemple, souligne la puissance du dieu. La lance, quant à elle, est souvent représentée comme une arme de jet. Cela symbolise la rapidité et la précision d’Arès au combat.
Les attributs d’Arès incluent également des éléments naturels et des phénomènes météorologiques. Par exemple, il est souvent associé aux tempêtes et aux orages, symbolisant la violence et la destruction de la guerre. Les artistes antiques représentent les éclairs et le tonnerre comme des manifestations de la colère d’Arès. Ils soulignant par là son pouvoir et son impulsivité.
Arès, dieu de la guerre et fléau des hommes
Arès et Athéna
Contrairement à Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse dans les conflits, Arès incarne la violence brute et la soif de sang. D’aucuns l’ont dépeint comme un dieu impulsif et colérique, prêt à se lancer dans la bataille sans réfléchir aux conséquences.
Cette dualité entre Arès et Athéna reflète les différentes facettes de la guerre dans la pensée grecque. Alors qu’ on vénérait Athéna pour sa capacité à mener des guerres justes et à protéger les cités, on craignait Arès pour sa nature imprévisible et destructrice. Il était souvent associé aux conflits internes et aux guerres civiles, où la violence est déchaînée sans contrôle.
Myhtes et Légendes autour d’Arès, dieu de la guerre
Les mythes et les légendes associés à Arès soulignent souvent son rôle de dieu de la guerre. Par exemple, dans l’Iliade, Homère représente Arès comme un dieu impulsif et colérique, prêt à se lancer dans la mêlée sans réfléchir aux conséquences. Il est souvent en conflit avec d’autres dieux, notamment Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse dans les conflits.
Les représentations artistiques d’Arès soulignent également son rôle de dieu de la guerre. Il est souvent représenté comme un guerrier puissant et agressif, prêt à se lancer dans la bataille. Les statues et les peintures d’Arès le montrent souvent avec des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité, soulignant son rôle de dieu de la guerre.
Les poètes et les philosophes grecs ont également exploré le rôle d’Arès dans la guerre. Par exemple, Platon, dans ses dialogues, explore la nature de la guerre et le rôle des dieux dans les conflits. Il souligne la dualité entre Arès et Athéna, et la manière dont ils représentent différentes facettes de la guerre.
Les tragédies grecques, quant à elles, explorent souvent les conséquences de la guerre et le rôle des dieux dans les conflits. Arès y est souvent représenté comme une force destructrice et chaotique, déchaînant la violence et la mort.
Arès, dieu de la virilité et défenseur des innocents
En plus de son rôle de dieu de la guerre, les Grecs associaient également Arès à d’autres aspects de la vie humaine, notamment à la virilité, en raison de son rôle de guerrier et de protecteur. Certains Grecs le vénéraient comme un dieu de la nature sauvage et de la chasse, en raison de ses attributs animaux et de son lien avec la force brute.
Les représentations artistiques d’Arès soulignent également ses autres attributions. Il est souvent représenté comme un guerrier puissant et agressif, mais aussi comme un protecteur et un défenseur des innocents. Les statues et les peintures d’Arès le montrent souvent avec des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité, mais aussi avec des symboles de justice et de protection.
En conclusion, Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure complexe et multifacette. Vénéré principalement en Grèce, il incarne la violence et la brutalité des conflits armés. Ses attributs incluent des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité. Arès représente l’aspect destructeur et chaotique de la guerre, contrastant avec Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse. Sa vénération et ses attributs reflètent les différentes facettes de la guerre et de la vie humaine dans la pensée grecque antique.
De nombreuses cultures possèdent leur dieu de la guerre. Mais cette fonction est souvent associée à d’autres. Cela nous montre de quelle manière une culture saisit la guerre. Voici un panorama des principaux dieux guerriers dans différentes cultures à travers le monde. La liste n’est évidemment pas exhaustive.
Afrique de l’Ouest : dieux de la guerre et du métal
Ogun, dieu de la guerre et du fer, est une divinité majeure dans les religions traditionnelles africaines. Révéré en Afrique de l’Ouest et au sein de la diaspora, il incarne la force brute, la puissance, et l’ingéniosité de la métallurgie. Ogun se singularise par sa maîtrise du fer, qu’il transforme en armes et en outils. Ces derniers sont symboles de progrès, mais aussi de destruction.
Les attributs d’Ogun comprennent des outils et des armes de fer, représentant sa maîtrise technique. Les animaux, tels que le chien et le léopard, sont souvent associés à son culte pour illustrer sa force et sa détermination. Dans les rituels, les adeptes le prient pour obtenir la victoire, la protection et la justice. Malgré son lien avec la guerre et la violence, Ogun n’est pas seulement un destructeur. Il est aussi le gardien des chasseurs et des forgerons, veillant à l’équilibre entre la création et la destruction.
Ogun est également vénéré comme un dieu de la justice, punissant les injustices et protégeant les opprimés. Son rôle dans les sociétés traditionnelles africaines dépasse donc la simple violence guerrière. Il incarne l’ordre, la protection et la loi. Ogun incarne la dualité de la guerre : à la fois destructeur et protecteur, garantissant l’ordre dans le chaos. Lire notre article.
Gu, dieu de la guerre, est vénéré dans les cultures vaudou du Bénin et du Togo depuis des siècles. Il est étroitement lié à la forge et aux armes. Il joue un rôle protecteur pour les guerriers. Ses attributs, comme le fer, le marteau et l’enclume, symbolisent son pouvoir sur les métaux et sa capacité à forger les outils de guerre. Il incarne l’aspect stratégique et créateur du conflit, tout en ayant d’autres attributions dans la protection et le travail du métal. Lire la suite.
Sekhmet (Egypte antique) est une déesse de la guerre, de la destruction et de la guérison dans la mythologie égyptienne. Elle apparaît sous la forme d’une lionne, symbolisant sa férocité au combat. Selon les mythes, Ra, le dieu du soleil, l’a envoyée pour punir l’humanité, et elle a presque exterminé l’humanité dans sa fureur. Cependant, elle est également une guérisseuse, capable de guérir les maladies, ce qui fait d’elle une divinité complexe, associant la guerre et la guérison. Lire l’article complet.
Europe occidentale : tension entre brutalité et intelligence
Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure emblématique de la mythologie antique. Vénéré principalement en Grèce, il incarne la violence et la brutalité des conflits. Ses attributs incluent ainsi des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité. Arès représente l’aspect destructeur et chaotique de la guerre. Il est opposé à Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse. Il est associé à la bataille sanglante et désorganisée. Lire notre article complet.
Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, est une figure centrale du panthéon grec. Représentant l’intelligence stratégique dans le conflit, elle était vénérée dans plusieurs cités, notamment Athènes. Ses attributs incluent l’égide, la lance et la chouette. Contrairement à Arès, qui symbolise la violence brute, Athéna incarne une approche réfléchie et tactique de la guerre. En plus de ses compétences martiales, elle patronnait les arts, la justice et l’artisanat, reflétant son rôle polyvalent dans la mythologie grecque. Lire l’article.
Mars, dieu romain de la guerre, représentait bien plus qu’un simple dieu de la violence et du conflit. Son rôle dans la société était important, à la fois sur le plan militaire, agricole et civique. Mars incarnait l’idéal romain de discipline, de force et de justice. En tant que protecteur des soldats et garant des frontières, il jouait un rôle vital dans la vie publique romaine. Sa fonction s’étendait également à l’agriculture et à la fondation des colonies, illustrant l’importance de la guerre pour la préservation et l’expansion de l’empire romain. Lire la suite.
TEUTATES, dieu GAULOIS de la guerre ET DE LA fertilité
Teutates était l’un des dieux les plus révérés de la Gaule antique. Son nom signifie « le dieu de la tribu » ou « le protecteur du peuple ». Divinité polyvalente, il représentait à la fois la guerre et la fertilité, deux domaines essentiels pour la survie et la prospérité des tribus.
En tant que dieu de la guerre, Teutates se voyait souvent associé à Mars, le dieu romain de la guerre. Cela témoigne d’une adaptation des croyances gauloises face à l’influence romaine. Les rituels dédiés à ce dieu étaient parfois marqués par des sacrifices humains, témoignant de la ferveur et de la gravité de ces pratiques. Les victimes étaient souvent noyées, une forme de sacrifice qui visait à apaiser cette divinité exigeante et à obtenir son soutien.
Teutates n’était pas uniquement un dieu guerrier. En tant que divinité de la fertilité, il veillait également sur les récoltes et la prospérité du peuple. Sa protection s’étendait ainsi bien au-delà du champ de bataille, symbolisant la force et l’unité des tribus gauloises. Chaque tribu avait son propre culte dédié à Teutates, ce qui renforçait l’identité collective et le sentiment d’appartenance.
Le culte de Teutates a progressivement disparu avec la romanisation de la Gaule, mais il reste aujourd’hui un symbole puissant de la culture celtique.
Camulos, dieu celte de la guerre
Camulos, dieu celte de la guerre, était vénéré en Gaule et Grande-Bretagne antiques pour sa puissance militaire et son rôle protecteur. Son culte s’est répandu bien au-delà des terres celtes, s’intégrant dans diverses régions de l’Empire romain. Cette diffusion témoigne de l’importance de Camulos pour les populations guerrières.
Tout comme Mars, Camulos était un symbole de force militaire et de protection. Les Romains l’ont souvent représenté avec des attributs similaires : un casque imposant, une épée, ou encore un bouclier, qui renvoyaient à sa nature martiale.
Camulos n’était pas seulement un dieu de la guerre. Il incarnait également la souveraineté et la légitimité des chefs, qui invoquaient son nom pour renforcer leur autorité. Les rituels en son honneur visaient à s’assurer de la victoire mais aussi à garantir la prospérité des tribus. Cet aspect se révélait crucial dans des sociétés où la guerre et la fertilité étaient étroitement liées.
Malgré la romanisation progressive des territoires celtes, la figure de Camulos a su se maintenir. Elle est devenue un pont entre les traditions locales et les influences romaines. Son image, mêlant force guerrière et pouvoir sacré, reste aujourd’hui un témoignage des croyances et des valeurs qui animaient les peuples celtes en quête de protection et de prospérité.
Sucellos, guerre, fertilité et forge
Sucellos était une divinité celtique complexe, vénérée à travers toute la Gaule. S’il se trouvait souvent associé à la fertilité et à la forge, son rôle dépasse largement ces domaines. Il incarnait la dualité du pouvoir créateur et destructeur. Son image puissante en fait une divinité honorée par les forgerons comme par les guerriers.
L’un des symboles les plus caractéristiques de Sucellos est la masse qu’il porte. Cet objet, à la fois outil et arme, symbolise la force brute mais aussi la capacité à façonner et à transformer. En tant que dieu de la forge, Sucellos était le patron des artisans. Ces derniers façonnaient en effet les armes et les outils, éléments essentiels à la vie quotidienne et aux guerres. Son association avec la forge le lie directement à la terre et aux ressources naturelles, sources de fertilité et de richesse pour les peuples celtes.
Mais Sucellos n’était pas seulement un dieu de la vie et de la création. Sa masse, symbole de destruction, lui conférait également un rôle guerrier. Il était invoqué pour protéger les communautés lors des conflits et pour assurer la victoire des tribus au combat. Sa capacité à détruire aussi bien qu’à créer faisait de lui une figure redoutable, capable de maintenir l’équilibre entre la paix et la guerre. Cette double nature, à la fois nourricière et destructrice, reflète la conception celtique de l’univers, où les forces opposées coexistent et se complètent.
france contemporaine
Astérix et Obélix sont les icônes principales de la culture guerrière française. Imaginés par les dieux créateurs Goscinny et Uderzo, ils sont devenus des symboles guerriers. Ils représentent la résistance et la bravoure des Français. Leur esprit de combat et de persévérance en fait des modèles pour les stratèges et soldats.
Astérix, petit guerrier malin, incarne l’intelligence tactique. Il se distingue par son ingéniosité. Sa force réside dans sa capacité à déjouer les plans ennemis. Astérix prouve qu’un esprit vif peut battre les plus grandes armées. Sa ruse fait de lui un stratège redoutable.
Obélix, à ses côtés, est la force brute. Son imposante stature et sa puissance le rendent redoutable. Grâce à la potion magique, il possède une force inégalée. Obélix est l’image de la solidité et de la résistance françaises. Il symbolise la robustesse face à l’adversité.
Ensemble, ils forment un duo invincible. Leur complicité illustre la solidarité dans la lutte. Astérix et Obélix représentent l’unité nécessaire pour gagner. Leur seule peur ? Que le ciel leur tombe sur la tête.
Mythologie nordique – dieux liés à la guerre
Thor est le dieu du tonnerre, de la foudre et de la protection dans la mythologie nordique, mais il joue également un rôle important en tant que dieu guerrier. Bien qu’Odin et Týr soient plus spécifiquement associés à la guerre, Thor est souvent invoqué par les guerriers pour sa force inégalée et son pouvoir destructeur. Il combat les géants, les ennemis des dieux, et protège l’humanité avec son célèbre marteau, Mjölnir. Il représente la bravoure, la puissance brute, et la défense de l’ordre contre le chaos.
Odin (mythologie nordique). Bien qu’il soit un dieu de la sagesse, Odin est aussi souvent invoqué par les guerriers vikings pour les guider dans la bataille.
Ci-contre : le dieu nordique Odin trônant, flanqué de ses deux loups, Geri et Freki, et de ses deux corbeaux, Huginn et Muninn, et tenant sa lance Gungnir.
Týr, dieu de la guerre DU courage, DE l’honneur et DE la justice.
Týr, dieu de la guerre dans la mythologie nordique, incarne le courage, l’honneur et la justice. Contrairement à d’autres divinités guerrières, Týr symbolise la guerre comme un acte de justice, où l’honneur et la loyauté priment. Les Vikings le vénéraient pour sa bravoure et sa droiture au combat.
Týr ne combat pas pour la violence, mais pour la justice et l’équité. Son rôle va donc au-delà du simple affrontement guerrier. Il représente la guerre comme un moyen de rétablir l’ordre et de protéger les valeurs fondamentales. Son courage inspire ceux qui cherchent à défendre la vérité.
Le sacrifice de Týr
Týr est surtout connu pour son acte héroïque de sacrifice. Selon la mythologie nordique, Fenrir, un loup gigantesque et dangereux, était destiné à causer de grandes destructions. Les dieux, inquiets de sa puissance, ont donc décidé de l’enchaîner.
Fenrir, méfiant, refusait de se laisser attacher à moins qu’un des dieux ne prouve sa bonne foi en mettant sa main dans sa gueule comme gage de confiance. Connaissant le danger, Týr a accepté ce sacrifice. Lorsque les dieux ont réussi à attacher Fenrir avec une chaîne magique incassable, le loup, enragé, a arraché la main de Týr.
Cet acte héroïque symbolise le courage et l’honneur de Týr. Il a en effet accepté de perdre sa main pour protéger les autres, montrant son sens profond du devoir et de la justice. Ce geste reflète la nature de Týr, prêt à tout pour protéger les autres et assurer l’équilibre cosmique. Cette histoire reflète aussi le thème du sacrifice nécessaire pour maintenir l’ordre face au chaos.
Týr reste une figure centrale dans la mythologie nordique, où sa force, son honneur et son sacrifice font de lui un modèle pour les guerriers. Týr symbolise enfin le combat mené avec droiture et justice, un idéal que les Vikings cherchaient à incarner sur le champ de bataille.
Asie, quelques dieux de la guerre
Inde, INDRA, roi des dieux et dieu de la guerre
Indra, roi des dieux dans l’hindouisme, incarne la guerre, les tempêtes et le ciel. Il règne sur les divinités et impose son autorité sur l’univers. Les anciens textes védiques, comme le Rig Veda, racontent ses exploits en tant que défenseur des cieux. Indra se dresse comme le bouclier de l’ordre cosmique.
Il combat sans relâche les forces du mal, en particulier les démons, qu’il terrasse avec son arme redoutable, la foudre. Il est célèbre pour avoir vaincu Vritra, un démon-serpent qui retenait les eaux du monde. Grâce à cette victoire, Indra a libéré les rivières, assurant ainsi la survie des êtres vivants.
Les tempêtes qu’il contrôle symbolisent sa puissance. Indra peut en effet faire tomber la pluie et nourrir les terres. Son rôle est essentiel pour maintenir l’équilibre entre le ciel et la terre.
Au-delà de la guerre, Indra protège également les humains. Il accorde ainsi ses faveurs à ceux qui l’honorent. Les guerriers et les rois, en particulier, lui rendaient hommage pour obtenir sa bénédiction. Par son courage et sa force, Indra s’impose comme le champion du bien, garantissant ainsi la stabilité de l’univers face au chaos.
Inde, Kartikeya, commandeur celeste
Kartikeya, dieu de la guerre dans l’hindouisme, commande les armées célestes. Il incarne la victoire, la jeunesse et le courage. Ce fils de Shiva et Parvati est un redoutable guerrier, vénéré pour sa force et sa bravoure.
Il mène les dieux à la bataille contre les forces du mal. Ses armes, souvent représentées par une lance et un paon, symbolisent sa puissance et son contrôle. Kartikeya défend le bien contre les démons, assurant ainsi la victoire des forces divines.
Kartikeya n’est pas seulement un guerrier. Il inspire aussi la jeunesse et la vitalité. Les jeunes hommes, notamment, le vénèrent comme un modèle de courage et de discipline. Sa jeunesse éternelle le rend proche des fidèles, qui cherchent sa protection et sa guidance dans les moments difficiles.
Son rôle va au-delà du champ de bataille. Kartikeya est aussi le garant de la justice et de l’ordre dans le monde céleste. Il veille à ce que l’équilibre soit maintenu entre les forces du bien et du mal.
Ainsi, Kartikeya incarne à la fois la force guerrière et l’énergie vitale. Par ses victoires et son esprit combatif, il reste un modèle de courage et d’endurance pour ceux qui cherchent la victoire et la justice.
Japon : Hachiman, dieu de la guerre
Hachiman, l’une des divinités les plus importantes du panthéon shintoïste, est le dieu de la guerre au Japon et le protecteur des guerriers samouraïs. Sa vénération remonte à l’époque où les samouraïs dominaient la classe guerrière, représentant le courage, la force et l’honneur. Hachiman est également considéré comme le gardien spirituel du Japon, chargé de protéger l’archipel contre les menaces extérieures et d’assurer la prospérité du pays.
Ce dieu est souvent identifié à l’empereur Ōjin, dont il partage parfois l’identité. Son culte s’est rapidement propagé à travers tout le Japon. On lui a consacré plus de 30 000 sanctuaires, appelés Hachimangu. Il est ainsi devenu l’une des divinités shintoïstes les plus populaires. Les samouraïs lui rendaient hommage avant chaque combat. Ils espéraient obtenir sa bénédiction pour la victoire et la protection.
Hachiman n’incarne pas seulement la guerre. Il joue aussi un rôle dans la fertilité et la protection des récoltes. Cela renforce sa place dans la société japonaise. Divinité complexe, il symbolise à la fois la guerre et la paix.
PERSE, AResha, Dieu de la victoire et de la justice
Aresha, dieu de la victoire et de la justice dans le zoroastrisme, symbolise l’équilibre au cœur des conflits. Il incarne aussi la force qui triomphe du chaos et rétablit l’ordre. Les Perses vénéraient Aresha pour son pouvoir à garantir la justice divine dans un monde en proie à la désunion.
Aresha n’est pas seulement un guerrier céleste. Il représente aussi le triomphe moral. Les fidèles le vénèrent en effet pour ses principes et sa capacité à maintenir un ordre cosmique juste. Il est le protecteur des âmes qui luttent pour la vérité.
En tant que divinité de la victoire, Aresha garantit que la justice prévaut toujours sur la tromperie et la violence. Sa présence rappelle que la justice et l’équilibre sont les clés pour surmonter le chaos. Par son rôle, il représente la force morale et la droiture au milieu des conflits.
Chi You, ancien chef de guerre et dieu de la guerre dans le folklore chinois, incarne la force brute et la stratégie militaire. Il est célèbre pour avoir mené de nombreuses rébellions et pour ses batailles épiques contre les forces impériales. Chi You symbolise la puissance et l’esprit indomptable des guerriers.
Grâce à ses compétences martiales et ses pouvoirs surnaturels, Chi You était un adversaire redouté et respecté. Mais au-delà des batailles, il incarne aussi la rébellion contre l’oppression. Pour de nombreux Chinois, Chi You représente ainsi la résistance et la quête de justice face aux pouvoirs en place. Son courage inspire ceux qui défendent leur liberté.
La bataille de Zhuolu
Il a combattu l’empereur Jaune, figure légendaire de la Chine ancienne, dans la célèbre bataille de Zhuolu. Ce combat est resté gravé dans l’histoire comme l’un des plus grands affrontements mythologiques.
Bien que vaincu, Chi You a été déifié et vénéré comme le dieu de la guerre. Il reste une figure incontournable dans le folklore chinois, illustrant l’importance du courage, de la force et de la résistance face à l’adversité. À travers lui, l’histoire des grands guerriers chinois continue de vivre et d’inspirer.
Selon la légende, Chi You, doté de pouvoirs surnaturels et d’une armée redoutable, avait l’avantage au début de la bataille. Cependant, l’Empereur Jaune, aidé par des stratégies ingénieuses et des technologies avancées, a réussi à l’emporter. Il aurait invoqué des esprits et utilisé une boussole pour contrer les brumes magiques de Chi You, ce qui lui a permis de triompher.
La victoire de l’Empereur Jaune sur Chi You symbolise le triomphe de l’ordre sur le chaos, et marque la fondation d’une ère de civilisation en Chine ancienne. Lire le reste de l’article.
Moyen-Orient, dieux de la guerre et de la destruction
Anat, destruction et création
Anat, déesse phénicienne de la guerre et de la fertilité, est une figure redoutable et complexe. Connue pour sa puissance et son agressivité, elle incarne la destruction sur le champ de bataille. Les Phéniciens la vénéraient comme une guerrière implacable, capable de semer la mort parmi ses ennemis.
Dans les récits mythologiques, Anat est souvent décrite en train de combattre sans pitié, ravageant les armées adverses. Sa férocité la rend invincible, et elle incarne la force brute nécessaire à la victoire. Les dieux eux-mêmes la respectent pour sa capacité à rétablir l’ordre par la violence. Anat prend donc un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre cosmique.
Cependant, elle n’est pas seulement une déesse guerrière. Anat est aussi liée à la fertilité. Sa dualité reflète l’idée que destruction et création vont de pair. Elle assure la continuité de la vie après la bataille. Son rôle de protectrice des cycles de la vie contrebalance sa nature violente.
Vénérée à travers tout le Levant, Anat est un symbole de la force féminine. Elle incarne à la fois la guerre et la renaissance, faisant d’elle une figure incontournable de la mythologie phénicienne, où elle allie destruction et fertilité dans une harmonie redoutable.
Nergal, dieu mésopotamien de la guerre et des enfers
Nergal, dieu mésopotamien de la guerre et de la destruction, règne également sur les enfers. Il incarne la violence, les épidémies et le chaos. Dans la mythologie mésopotamienne, Nergal constitue donc une figure redoutée, souvent associée à la mort et aux fléaux qui ravagent les peuples.
Il dirige les armées célestes avec une brutalité sans égale. Ses pouvoirs destructeurs sèment la terreur parmi ses ennemis, qu’il anéantit sans pitié. Nergal n’hésite pas à utiliser la violence pour rétablir l’ordre, même si cela implique de plonger le monde dans le chaos. Les anciens Mésopotamiens le priaient pour détourner la guerre et les calamités, tout en redoutant sa colère. Ils le représentaient souvent sous les traits d’un lion.
Son lien avec les enfers renforce son image de destructeur. Nergal règne en effet sur les morts, gouvernant le royaume souterrain avec un pouvoir absolu. Il se trouve aussi associé à la propagation des épidémies, qu’il utilise pour affaiblir les mortels.
Malgré son aspect redoutable, Nergal joue un rôle nécessaire dans l’équilibre cosmique. Il incarne la destruction nécessaire pour faire place à un renouveau. Sa présence rappelle que le chaos et la violence font partie intégrante de l’ordre du monde, tout comme la vie et la mort.
Amérique, figures célèstes
Huitzilopochtli : dieu aztèque de la guerre et du soleil
Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil, était le patron de Tenochtitlan, la capitale des Aztèques. Considéré comme le protecteur du peuple aztèque, il incarnait la victoire et la puissance militaire. Huitzilopochtli était lié à l’ordre cosmique, nécessitant des sacrifices humains pour garantir l’équilibre du monde.
Selon la mythologie, Huitzilopochtli naquit au sommet de la montagne du Serpent, Coatepec. Dès sa naissance, il triompha de ses frères et sœurs ennemis, prouvant ainsi sa nature guerrière. Cette légende le plaça rapidement au cœur des croyances aztèques, faisant de lui un dieu redouté et vénéré. Les sacrifices humains, souvent pratiqués au Templo Mayor de Tenochtitlan, visaient à lui offrir la force nécessaire pour combattre les ténèbres.
Huitzilopochtli était représenté avec des attributs guerriers : une lance, un bouclier orné de plumes et des vêtements aux couleurs éclatantes. Son image incarnait le soleil en mouvement, parcourant le ciel pour repousser les forces du chaos. Les fêtes en son honneur, comme le Panquetzaliztli, rythmaient la vie religieuse des Aztèques et renforçaient leur cohésion sociale.
Huitzilopochtli symbolisait la détermination guerrière et le devoir de protéger l’équilibre cosmique. Sa légende a survécu aux siècles, rappelant l’importance de la guerre et du sacrifice dans la culture mésoaméricaine.
Texcatlipoca
Tezcatlipoca, l’une des divinités majeures du panthéon aztèque, est principalement connu comme le dieu de la nuit et des étoiles. Cependant, son influence dépasse la simple sphère nocturne. Il joue également un rôle important dans les conflits et les intrigues de guerre. Considéré comme un dieu complexe et mystérieux, Tezcatlipoca incarne à la fois la destruction et la régénération, la guerre et la magie.
Dans la mythologie aztèque, il est souvent associé à la tromperie, la discorde, et aux luttes pour le pouvoir. Tezcatlipoca est décrit comme un stratège habile, capable de manipuler ses ennemis et de semer la confusion. Cette capacité à orchestrer des conflits fait de lui un dieu redouté et respecté. En particulier il pouvait déterminer l’issue d’une guerre grâce à son habileté à influencer le destin des hommes.
Tezcatlipoca possède un certain nombre d’attributs. Son miroir d’obsidienne est symbole de vision et de clairvoyance, mais aussi de guerre et de destruction. Ce miroir lui permet de voir le passé, le présent et l’avenir. Il lui confère ainsi un pouvoir quasi omniscient sur les événements et les décisions humaines.
Pour les Aztèques, honorer Tezcatlipoca revenait à rechercher la protection divine dans les batailles, tout en acceptant les incertitudes de la guerre. Sa figure rappelle l’importance de la ruse et du courage, des qualités essentielles pour survivre dans un monde où la force brute n’était pas la seule voie vers la victoire.
Mixcoatl dieu aztèque de la chasse et de la guerre
Mixcoatl, divinité aztèque, était vénéré en tant que dieu de la chasse et de la guerre. Son nom, qui signifie « serpent de nuages », évoque son lien avec les étoiles et les chemins célestes. Cette association cosmique faisait de lui un guide pour les guerriers et les chasseurs.
Selon la mythologie, Mixcoatl était le père de nombreux dieux, dont Quetzalcoatl, le serpent à plumes. Sa légende est marquée par des épisodes de lutte et de conquête. En tant que dieu guerrier, il incarnait l’esprit de la traque et de la bataille. Ses adeptes croyaient que ses pouvoirs les aidaient à naviguer dans l’obscurité et à déjouer les pièges de leurs ennemis.
Mixcoatl était souvent représenté avec des attributs de chasseur : arc, flèches et peau de cerf. Ces éléments soulignaient son rôle protecteur envers ceux qui vivaient de la chasse.
Mixcoatl était également lié aux phénomènes célestes. Il symbolisait la Voie lactée, considérée comme un chemin sacré pour les âmes des défunts. Les étoiles, en particulier, jouaient un rôle important dans son culte, illustrant sa capacité à guider et à défendre.
Viracocha : dieu créateur et guerrier des Andes
Viracocha, divinité majeure des Incas, était le dieu créateur et un guerrier puissant. Il était considéré comme celui qui façonna le monde et les êtres humains. Pourtant, son rôle ne se limitait pas à la création. Viracocha fut également un conquérant, combattant les ténèbres pour instaurer l’ordre cosmique.
La légende raconte que Viracocha émergea des eaux primordiales, apportant lumière et vie dans un monde de chaos. Avec sa puissance divine, il créa les montagnes, les rivières et les cieux. Il façonna ensuite l’humanité, leur enseignant les lois de la vie et de la civilisation.
Cependant, face aux forces du désordre, il dut endosser un rôle guerrier. Les mythes incas le décrivent comme un dieu sage mais redoutable, capable de déchaîner tempêtes et éclairs pour rétablir l’équilibre.
Viracocha était souvent représenté avec des attributs de créateur et de guerrier : un bâton ou sceptre pour symboliser sa puissance, et des vêtements riches, ornés de motifs célestes. Sa présence imposante rappelait sa dualité, entre générosité et destruction. Les Incas le vénéraient comme le garant de la prospérité, priant pour qu’il maintienne l’ordre face aux menaces du chaos.
Viracocha, en alliant création et guerre, illustre l’importance de l’ordre cosmique dans la culture andine. Son héritage, encore présent dans les traditions locales, témoigne de la profondeur de sa légende.
Ku, dieu de la guerre hawaïen, représente la force, la virilité et la victoire. Son culte s’étend dans tout l’archipel, particulièrement lors des périodes de guerre. Les guerriers hawaïens l’invoquent en lui offrant des sacrifices, dont certains humains. En effet, ces rituels visaient à obtenir la victoire en échange du sang versé. Par ailleurs, Ku incarne la brutalité et l’intelligence tactique, deux qualités essentielles à la guerre.
Ku ne se limite pas à la guerre. Il symbolise également la virilité, la fertilité et la protection des communautés. Ainsi, il occupe une place centrale dans la vie quotidienne des Hawaïens anciens. Les chefs de guerre, en plus de chercher ses faveurs sur le champ de bataille, lui demandaient aussi d’assurer la pérennité de leurs lignées et la prospérité de leurs terres.
En outre, Ku est lié à la mer. Les pêcheurs le prient pour garantir des prises abondantes et pour protéger leurs embarcations. Ce lien avec la mer démontre la polyvalence de Ku, capable d’influencer aussi bien les conflits que les ressources naturelles.
Son culte se manifeste à travers des temples, appelés heiau, et des cérémonies incluant chants, danses et sacrifices. Ku incarne ainsi un dieu omniprésent, à la fois dans les guerres et dans la protection des communautés hawaïennes. En savoir plus sur Ku, dieu de la guerre à Hawaï.
Tūmatauenga
Tūmatauenga est l’un des principaux dieux de la mythologie maorie en Nouvelle-Zélande. Il est souvent considéré comme le dieu des conflits humains. Il incarne l’aspect guerrier et destructeur de l’humanité, symbolisant la violence, la guerre et les luttes. Tūmatauenga, littéralement « le cœur de l’homme » ou « l’esprit combatif », joue un rôle central dans les récits maoris en tant que divinité des batailles et des affrontements.
Dans la cosmogonie maorie, Tūmatauenga est le fils de Ranginui, le Ciel, et de Papatūānuku, la Terre. Ses conflits avec ses frères, notamment Tāwhirimātea, le dieu des tempêtes, reflètent la lutte constante entre les éléments naturels et l’humanité. Tandis que ses frères choisissent d’apaiser les conflits, Tūmatauenga se distingue par sa volonté de combattre et de conquérir. Ce comportement fait de lui le protecteur de l’art martial maori, le « haka », et des pratiques guerrières.
Cependant, le pouvoir de Tūmatauenga ne se limite pas à la destruction. Sa présence est également un rappel de la nécessité de la force et du courage pour surmonter les obstacles. Il symbolise ainsi la résilience face aux défis. Les Maoris honorent Tūmatauenga pour obtenir la victoire en guerre, mais aussi pour renforcer leur détermination dans les épreuves de la vie quotidienne. Son culte met en évidence l’importance de trouver un équilibre entre la force et la sagesse, tout en respectant les traditions ancestrales.
Ainsi, Tūmatauenga incarne non seulement la colère et la violence, mais aussi la discipline et la survie.
*
Pour conclure, ces divinités illustrent comment les cultures du monde ont souvent personnifié la guerre, chacune avec ses propres caractéristiques, soit liées à la violence, à la destruction, ou parfois, à la sagesse, à la justice et à la protection. Elles nous donnent enfin des indications sur la place de la guerre dans chaque civilisation.
Vous vous êtes surement déjà interrogé sur le fonctionnement du taux directeur des banques centrales. Comment ce taux directeur influe-t-il sur l’économie ? Voici quelques éléments de réponse.
Qu’est-ce que le taux directeur ?
Le taux directeur des banques centrales est un outil clé de la politique monétaire utilisé pour influencer l’économie d’un pays.
Le taux directeur est le taux d’intérêt auquel les banques commerciales peuvent emprunter ou déposer des fonds auprès de la banque centrale, comme la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), ou d’autres.
Lorsque la banque centrale modifie son taux directeur, cela a un impact direct sur les taux d’intérêt dans l’ensemble du système financier, y compris les taux des prêts aux entreprises et aux particuliers, et les taux d’épargne. Les banques commerciales ajustent leurs taux en fonction de celui de la banque centrale.
Stimulation de la croissance : En abaissant le taux directeur, elles encouragent les prêts et les dépenses, stimulant ainsi l’économie.
Contrôle de l’inflation : En augmentant le taux directeur, les banques centrales freinent l’inflation en réduisant la demande.
Lorsque le taux directeur augmente :
Les prêts deviennent plus chers pour les entreprises et les particuliers (taux de crédit plus élevé).
Cela réduit la demande de crédit et ralentit la consommation et l’investissement.
L’objectif est généralement de freiner l’inflation en limitant la masse monétaire en circulation.
Lorsque le taux directeur baisse :
Les prêts deviennent moins chers, ce qui encourage les entreprises et les particuliers à emprunter.
Cela stimule l’investissement, la consommation et donc la croissance économique.
Ce type de politique est souvent utilisé pour relancer l’économie en période de récession ou de faible croissance.
Conséquences sur les devises :
Un taux directeur plus élevé peut rendre la monnaie nationale plus attractive, car les investisseurs étrangers cherchent à obtenir des rendements plus élevés, ce qui renforce la devise. À l’inverse, un taux bas peut affaiblir la monnaie.
Effet sur l’épargne :
Un taux directeur élevé incite également à épargner, car les rendements sur les comptes épargne et les produits financiers augmentent.
En résumé, le taux directeur permet à la banque centrale de réguler l’activité économique en contrôlant le coût du crédit et en influençant l’offre de monnaie.
Quel est le fonctionnement du taux directeur
Les banques empruntent auprès de la banque centrale pour plusieurs raisons liées à leur fonctionnement et à la gestion de leur liquidité.
Gestion de la liquidité à court terme
Les banques doivent s’assurer qu’elles ont suffisamment de liquidités disponibles pour faire face à leurs engagements quotidiens, comme les retraits de leurs clients ou les paiements interbancaires. Si une banque manque de liquidités à court terme, elle peut emprunter à la banque centrale pour couvrir ce besoin temporaire. Cela leur permet de maintenir leur solvabilité et d’éviter des problèmes de liquidité.
Respect des exigences de réserves obligatoires
Les banques centrales imposent aux banques commerciales de maintenir un certain pourcentage de leurs dépôts sous forme de réserves (souvent appelées « réserves obligatoires ») auprès de la banque centrale. Si une banque commerciale n’a pas assez de réserves pour répondre à cette exigence, elle peut emprunter auprès de la banque centrale pour combler cet écart et respecter les règles.
Stabilisation en période de tension sur les marchés
En cas de perturbations ou de crises sur les marchés financiers (exemple : une crise bancaire ou une forte volatilité sur les marchés), les banques commerciales peuvent rencontrer des difficultés pour obtenir des fonds auprès d’autres institutions financières. Dans ces situations, elles se tournent vers la banque centrale en tant que « prêteur en dernier ressort ». Cela permet de stabiliser le système financier et d’éviter des faillites bancaires.
Accéder à des fonds à des conditions préférentielles
Les taux directeurs appliqués par les banques centrales sont souvent plus favorables que les taux auxquels les banques empruntent entre elles sur le marché interbancaire. Ainsi, si une banque peut obtenir un prêt à un taux plus avantageux auprès de la banque centrale que sur le marché, elle peut choisir cette option pour réduire ses coûts de financement.
Financer l’octroi de crédits
Les banques commerciales accordent des crédits aux entreprises et aux particuliers. Pour ce faire, elles doivent disposer de fonds. En empruntant auprès de la banque centrale, elles obtiennent les liquidités nécessaires pour financer ces prêts tout en restant conformes aux règles prudentielles. Cela leur permet de continuer à offrir des crédits tout en assurant leur propre stabilité financière.
Sécuriser les opérations interbancaires
Les banques effectuent de nombreuses transactions entre elles. Pour garantir que ces transactions se déroulent sans heurts, elles doivent avoir accès à des liquidités en cas de besoin. Si une banque rencontre un problème temporaire de liquidités, elle peut emprunter auprès de la banque centrale pour honorer ses engagements dans ces opérations.
*
Le fonctionnement du taux directeur des banques centrales est donc le suivant : il influence les taux de crédit des banques commerciales. Elles doivent en effet emprunter aux banques centrales selon plusieurs mécanismes. La banque centrale joue un rôle de régulateur et de garant du bon fonctionnement du système bancaire en fournissant ces liquidités.
Dans Introduction à la stratégie, le général André Beaufre nous livre les conclusions de ses réflexions sur la stratégie dans un texte dense, concis et clair.
D’après Beaufre, la signification du terme « stratégie » est souvent mal comprise. Historiquement, elle constituait la science et l’art du commandement suprême. Elle était transmise par l’exemple. Cependant, avec l’évolution de la guerre, cette transmission empirique est devenue obsolète, laissant place à la recherche stratégique.
Néanmoins, cette dernière reste inévitablement influencée par les conflits de son époque. Seule une approche abstraite permet véritablement de saisir la nature de la stratégie.
But de la stratégie chez Beaufre
Avant de définir la stratégie, il faut savoir à quoi elle sert. Elle ne se déploie pas dans le vide. Elle possède un but précis :
« Le but de la stratégie est d’atteindre les objectifs fixés par la politique en utilisant au mieux les moyens dont on dispose ».
Définition de la stratégie par André Beaufre
Après le but, la définition. La célèbre définition de la stratégie arrive assez tôt dans l’œuvre. Elle est « l’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit ».
À la guerre, chacun recherche l’acceptation par l’adversaire des conditions qu’il veut lui imposer. In fine, il s’agit de convaincre l’autre que poursuivre la lutte est inutile. La stratégie cible donc la volonté de l’autre.
C’est en replaçant un problème stratégique sur le terrain de la psychologie de l’adversaire que l’on peut apprécier correctement les facteurs décisifs. Il faut donc « atteindre la décision en créant et en exploitant une situation entrainant une désintégration morale de l’adversaire suffisante pour lui faire accepter les conditions qu’on veut lui imposer ».
Ainsi, les adversaires visent simultanément la désintégration morale de l’autre. L’action stratégique est donc dialectique. Chacun cherche à agir tout en parant les actions de l’autre. La stratégie est donc une lutte pour la liberté d’action.
En dernière analyse, selon Beaufre la stratégie doit être considérée comme un art, car elle exige du stratège qu’il évalue les éléments clés avec son seul jugement. Il est impossible d’établir une liste de règles qui seraient applicables en toute circonstance.
Le choix des moyens s’effectue ensuite par la confrontation des possibles et des vulnérabilités de l’adversaire. La question est donc : qui veut-on vaincre ?
Cela revient à se poser des questions très concrètes. Par exemple : la prise de la capitale ennemie sera-t-elle indispensable ou non ? L’ennemi est-il particulièrement sensible aux pertes humaines ? Il s’agit de trouver le meilleur moyen d’atteindre la désintégration morale. De cette confrontation des possibles et des vulnérabilités de l’adversaire nait un objectif stratégique.
Le général Beaufre définit 5 « modèles stratégiques » en fonction des moyens et des objectifs:
1 — Moyens très puissants pour objectif modeste : exercer une menace directe (dissuasion atomique).
2 — Objectif modeste, mais moyens insuffisants : liberté d’action étroite, donc nécessité de recourir à des pressions indirectes.
3 — Objectif important, mais moyens et liberté d’action réduits : actions limitées successives, comme Hitler entre 1935 et 1939.
4 — Grande liberté d’action, mais moyens faibles : lutte totale prolongée de faible intensité militaire conduisant à l’usure morale de l’adversaire.
5 — forts moyens militaires :victoire militaire par destruction des forces adverses et occupation de son territoire. L’objectif reste cependant bien la volonté de l’adversaire. Ce modèle ne fonctionne bien qu’en cas de victoire rapide, sinon son coût s’avèrera démesuré par rapport aux enjeux.
Abonnez-vous !
*
Chez le général André Beaufre, la stratégie est donc « l’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit ». Elle sert à « atteindre les objectifs fixés par la politique en utilisant au mieux les moyens dont on dispose ».
Le raisonnement stratégique combine donc des données matérielles et psychologiques. Il est une méthode de pensée permettant de conduire les évènements et non de les subir.
Pourquoi la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française figurent-elles sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser ? Quels en sont les critères ?
L’ONU et le processus de décolonisation
L’ONU possède une liste des territoire qu’elle estime non décolonisés.
À l’heure actuelle, l’ONU considère 17 territoires comme non autonomes.
Comme on le voir, la Nouvelle-Calédonie, comme la Polynésie française figurent sur cette liste.
Territoires à décoloniser : quels critères
Le comité spécial de la décolonisation dresse la liste des territoires à décoloniser. Comment fonctionne-elle ? Quels sont les critères pour y figurer ?
s’il s’est librement associé à un État indépendant ;
s’il s’est intégré à un État indépendant.
Le comité spécial de la décolonisation a donc pour tâche d’évaluer si les populations concernées se sont effectivement prononcées ou non.
Par exemple, les îles Tokelau, territoire administré par la Nouvelle-Zélande ont explicitement refusé l’indépendance par référendum. Mais le territoire figure toujours sur la liste. En effet, le seuil des deux tiers de voix était fixé pour valider l’autodétermination. Cependant, les votes ont tout de même atteint par deux fois environ 60 % de voix en faveur de l’indépendance. L’ONU a donc considéré que ces scrutins n’étaient pas probants et à maintenu Tokelau sur la liste.
Il n’existe pas de liste de critère objectifs. Les recommandations du comité sont donc avant tout politiques. Or, compte tenu de sa composition, son objectivité s’avère questionnable.
Le comité spécial de décolonisation : une arme politique
Le comité spécial de décolonisation propose la mise à jour la liste des pays à décoloniser à l’Assemblée générale. Il est dominé par des pays qui possèdent un intérêt à présenter l’Occident comme toujours colonisateur et immoral.
En effet, aucun pays occidental n’y participe. En revanche, la Chine, la Russie, l’Iran, le Mali et la Syrie en sont membres. Or, tous ces pays possèdent un intérêt bien compris à mettre la pression sur les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. En effet, seuls ces trois pays, plus la Nouvelle-Zélande, sont considérées comme « puissance administrante » (comprendre, coloniale).
Curieusement, alors que le Sahara occidental figure sur la liste, l’ONU ne désigne pas le Maroc comme « puissance administrante ». Nulle mention non plus de Hong-Kong, dont la population ne s’est jamais prononcée sur le sort de son île, ni du Tibet.
La cas français : la Nouvelle-Calédonie, un territoire à décoloniser ?
Dans ce contexte, l’inscription (ou la réinscription) de territoires français du Pacifique sur la liste ne surprendra plus. Quels sont les arguments avancés ?
Concernant la Nouvelle Calédonie, l’ONU l’a réinscrite sur la liste des territoires à décoloniser en 1986. Elle y figure toujours. Le comité considère que les trois référendums ne sont pas suffisants pour régler la question.
En effet, selon Semir Al Wardi, chercheur en sciences politiques, « le troisième référendum est considéré par les observateurs internationaux comme très discutable. On peut donc dire que l’argument selon lequel il y a eu trois référendums et on peut s’arrêter là n’est pas recevable en général par les observateurs internationaux. »
L’inscription ou la désinscription d’une entité sur la liste des territoires à décoloniser est donc un acte de droit international, mais aussi et surtout politique. L’absence de critères objectifs permet une lecture partiale du droit à l’autodétermination. La seule mention de « territoires dont les populations ne s’administrent pas encore complètement elles mêmes » permet une grande liberté à l’assemblée générale. Mais sa liberté n’est semble-t-il pas assez grande pour considérer le cas de territoires administrés par la Chine qui n’ont jamais eu l’occasion de déterminer librement leur statut politique.
Le commerce favorise-t-il la paix ? C’est une idée reçue depuis le « doux commerce » de Montesquieu. Toutefois, nous allons voir que c’est plutôt l’inverse.
Le commerce favorise la paix : la théorie du doux commerce
Dans De l’esprit des lois, Montesquieu fait le rapprochement entre commerce et paix :
« L’effet naturel du commerce est de porter à la paix »
Montesquieu, de l’esprit des lois
En effet, le commerce favorise la connaissance mutuelle, les voyages, les échanges avec l’autre. En conséquence, il adoucit les mœurs, tant au niveau politique qu’individuel.
« C’est presque une règle générale, que partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce, et que partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces »
Montesquieu, de l’esprit des lois
Il crée également des intérêts mutuels entre les nations. Si les élites commerciales du pays A font des affaires avec celles du pays B (investissements, flux), les dirigeants politiques devraient être moins enclins à briser ces liens par la guerre. En effet, les élites politiques et économiques sont souvent très liées, et la richesse procurée par le commerce bénéficie, dans certains cas, aux deux parties.
Cependant, il se trouve très aisément dans l’histoire des exemples de pays très liés par le commerce qui se sont fait la guerre. Le plus connu est celui de la Première Guerre mondiale. Les échanges entre la France et l’Allemagne étaient très élevés en 1914, ce qui n’a pas empêché le conflit. Il nous faut donc creuser plus profondément pour comprendre les relations entre commerce et guerre.
Commerce, richesse, pouvoir… et guerre
Partons du postulat que le commerce est une source de richesse, qui permet l’accroissement de la puissance de l’État qui le contrôle. Cette richesse permet en effet de construire ou renforcer sa capacité militaire : mettre sur pieds et équiper des armées et des flottes. Sur ce sujet, lire notre article Le système thalassocratique chez Thucydide.
Il est en effet aussi nécessaire de protéger cette source de richesse. Le développement des flottes de guerre va de pair avec celui du commerce. Nous avons déjà parlé de Mélos, qui se voit contrainte d’affronter les Athéniens malgré sa neutralité. Sa position géographique permettrait à quiconque la contrôle de faire peser une menace inacceptable sur le système économique athénien. Aujourd’hui, l’Occident est obligé de protéger par la guerre ses lignes de communication en mer Rouge des attaques houthies.
Ce dernier exemple montre que le commerce peut se transformer en vulnérabilité. Lorsqu’un État devient trop dépendant de son commerce pour ses approvisionnements et sa richesse, ses lignes de communication deviennent une cible. C’est de là que vient la stratégie maritime de la France aux XVIIIe et XIXe siècles. Devant la supériorité des escadres britanniques, la France se rabat sur la guerre de course. Elle cherche à entraver les approvisionnements britanniques, et à faire flamber le prix des assurances (comme aujourd’hui en mer Rouge). Sur ce sujet, lire le chapitre 6 de La Mesure de la force.
Le commerce, un intérêt parmi d’autres : il ne favorise la paix que modestement
Le commerce accroit donc la richesse, les capacités militaires et fournit une vulnérabilité à attaquer. Mais cela n’enlève rien à la pertinence de l’argument de la dépendance mutuelle, pourtant infirmé par l’expérience historique. Pourquoi ?
La question à se poser est en réalité : existe-t-il des intérêts supérieurs à ceux du commerce, qui pourraient pousser des entités politiques à entrer en guerre malgré des liens commerciaux forts ? Poser la question révèle la vanité de lier commerce et paix. L’intérêt politique demeure supérieur à l’intérêt économique.
Sans passer en revue les causes des guerres, innombrables et toujours singulières, notons simplement qu’il existe de nombreux cas dans lesquels un État aurait intérêt à entrer en guerre contre un autre malgré des liens commerciaux forts.
Ne pas honorer ses alliances possède un coût politique bien plus fort que la destruction temporaire de liens économiques. C’est une petite partie du mécanisme qui mène à la Première Guerre mondiale.
Un rapport de force avec une puissance menaçante sur le point de se renverser. L’Angleterre a longtemps fondé sa politique sur l’équilibre des puissances sur le continent européen.
Opportunité politique : la saisie d’un territoire clef peut amener des gains à long terme très supérieurs aux coûts économiques d’un conflit. C’est le calcul fait, à tort, par Saddam Hussein lorsqu’il envahit le Koweït en 1990.
Enfin, une opposition idéologique marquée n’empêche pas d’entretenir des relations commerciales. Mais ces dernières ne pèseront rien si un conflit se déclenche entre deux entités politiques aux projets politiques incompatibles. C’est le cas de l’expansion de l’Allemagne au début de la Seconde Guerre mondiale.
N.B. Beaucoup d’exemples centrés sur l’Europe et la période contemporaine. N’hésitez pas à noter en commentaire d’autres cas où l’intérêt politique a balayé l’intérêt économique… ou l’inverse.
*
Pour conclure, le commerce favorise-t-il la paix ? Non, ou du moins très modestement. Faire du commerce l’agent de la paix revient à lui donner un pouvoir qu’il n’a pas. En effet, le projet politique d’une nation ne se résout pas à entretenir des bonnes relations commerciales avec ses voisins ou compétiteurs. Le commerce et la richesse sont des moyens au service d’une fin politique plus large. C’est en fonction de cette fin politique que sont déclarées les guerres. La profondeur des liens économiques ne peut donc contrebalancer qu’à la marge le poids des données politiques.
Au contraire, par son existence même le commerce favorise la guerre parce qu’il est nécessaire de le protéger contre ses concurrents, ou qu’il fournit à un adversaire une opportunité de peser par la violence sur les décisions politiques d’une nation.
Carl von Clausewitz est né le 1er juin 1780 à Burg bei Magdeburg, en Prusse, au sein d’une famille de la petite noblesse. Son entrée précoce dans l’armée prussienne à l’âge de 12 ans marque le début d’une carrière militaire prometteuse. Son passage à l’Académie Militaire de Berlin façonne ses convictions. Il est en effet influencé par les idéaux révolutionnaires français.
Carl von Clausewitz a été façonné par les guerres napoléoniennes. Sa présence sur les champs de bataille européens a profondément marqué sa compréhension de la guerre et de ses implications.
À Iéna, l’armée prussienne subit une défaite écrasante face aux forces napoléoniennes. Clausewitz est le témoin de l’effondrement brutal d’une institution militaire qu’il avait juré de servir. Cette expérience l’a ainsi confronté à la réalité impitoyable de la guerre moderne.
Sa participation à la bataille de Waterloo, en tant qu’officier d’état-major prussien, lui permet en outre d’observer de près la stratégie de Napoléon Bonaparte, et de contribuer à la défaite finale de l’empereur français.
Ces expériences sur le champ de bataille ont profondément influencé sa pensée stratégique. En effet, c’est dans les carnages de la guerre que Clausewitz a commencé à élaborer les concepts fondamentaux qui allaient façonner son œuvre majeure, « De la Guerre ».
Au service du tsar
Dès la chute de la Prusse, Clausewitz rejoint le tsar Alexandre Ier de Russie. Son engagement auprès du tsar témoigne de sa réputation grandissante en tant que stratège militaire. Cette période de sa vie est marquée par des efforts visant à moderniser l’armée russe. Il conseille également le tsar sur les questions de stratégie militaire.
Après la guerre : développement de la pensée clausewitzienne
A la fin des guerres napoléoniennes, Clausewitz consacre une partie importante de sa vie à approfondir sa réflexion sur la guerre et la stratégie militaire. Il écrit alors plusieurs ouvrages et articles qui contribuèrent à enrichir sa pensée et à élargir son influence. Mais son œuvre la plus célèbre reste « De la Guerre », quoi qu’inachevée à sa mort.
Le legs de Clausewitz
Clausewitz décède du choléra le 16 novembre 1831 à Breslau, en Silésie, à l’âge de 51 ans. Il laisse derrière lui un héritage durable dans les domaines de la stratégie militaire. Sa pensée continue d’inspirer les générations futures dans leur compréhension de la guerre et de la politique internationale. Il possède assurément sa place parmi les plus grands penseurs militaires de l’histoire.
L’héritage et la contribution de Marie von Clausewitz
En conclusion de notre biographie de Clausewitz, un mot Marie von Clausewitz. L’épouse dévouée de Carl, a joué un rôle essentiel dans la préservation et la diffusion des idées de son mari après sa mort. En effet, après le décès de Carl, elle prend en charge la publication posthume de « De la Guerre », oeuvre inachevée. Son dévouement à diffuser les idées de Clausewitz a donc contribué à consolider sa place parmi les plus grands penseurs militaires de tous les temps.
Depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran a adopté un système politique mêlant des éléments démocratiques et théocratiques. Cette dualité pose la question de la véritable nature du régime iranien. L’Iran est-il une démocratie ?
Démocratie formelle, le système politique iranien est en réalité soumis à la domination d’institutions non élues.
Le parlement iranien, appelé Majlis, est l’une des institutions démocratiques clés du pays. Il est composé de membres élus par le peuple tous les quatre ans lors d’élections législatives. Le Majlis propose et adopte les lois, et supervise les actions du gouvernement.
Cependant, le parlement n’a pas de compétence directe sur les questions de politique étrangère ou de défense. Ces domaines relèvent de la sphère d’influence du Guide suprême et des organes liés à la sécurité nationale.
En effet, les pouvoirs du Majlis sont limités par le Guide suprême et le Conseil des Gardiens. Ces organes ont le pouvoir de rejeter des lois qu’ils jugent contraires à la Constitution islamique ou aux principes de la République islamique. De plus, le Guide suprême détient une autorité finale sur les affaires de l’État. Cela limite de fait l’indépendance et l’efficacité du parlement dans certaines décisions politiques.
Le président de la République islamique d’Iran est lui aussi élu au suffrage universel tous les quatre ans. Bien qu’il soit soumis à certaines limitations par le Guide suprême et le Conseil des Gardiens, le président détient des pouvoirs exécutifs significatifs, notamment en matière de politique intérieure.
L’Iran est-il une démocratie ? La domination des institutions non élues
Le pouvoir réel en Iran réside néanmoins dans les institutions non élues, principalement le Guide suprême. Le Guide, actuellement Ali Khamenei, est le plus haut dirigeant politique et religieux du pays. Il est responsable de la supervision de tous les aspects de la politique iranienne, y compris et surtout les forces armées et le système judiciaire.
Le concept de Velayat-e Faqih, ou le « gouvernement du juriste religieux », encadre la politique iranienne. C’est le Guide qui définit le cadre dans lequel agit la république Islamiste. Les institutions élues agissent donc sous la supervision du bureau du guide. Cette notion donne au Guide une autorité supérieure, justifiée par sa connaissance et son interprétation de la loi islamique. Voici l’article 57 de la constitution iranienne :
« Les pouvoirs de souveraineté dans la République islamique d’Iran sont le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, qui agissent sous le contrôle de la régence exécutive absolue et du Guide divin de la communauté des croyants. »
Cette concentration de pouvoir entre les mains d’une seule personne remet en question le caractère démocratique du régime.
Le Conseil des Gardiens, autre institution non élue, limite lui aussi la démocratie iranienne. Il est composé de membres nommés par le Guide et le chef du pouvoir judiciaire. Le conseil a pour tâche de vérifier la conformité des lois avec les principes de l’islam et la Constitution. Il possède entre autres fonctions de filtrer les candidats aux élections. Il limite ainsi le choix des électeurs aux candidats approuvés par le pouvoir.
L’Iran fait face à de nombreuses critiques internationales sur la situation des droits de l’homme. Le Guide restreint les libertés d’expression, de réunion et de religion. Les arrestations arbitraires, la torture et les exécutions sont régulières. Les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes indépendants et les opposants politiques font l’objet de persécutions, avec des cas de détentions prolongées sans procès équitable.
L’arbitraire du pouvoir et sa brutalité ont été à l’origine des émeutes qui ont secoué le pays en 2022. La mort d’une jeune kurde de 22 ans, Mahsa Amini, assassinée par la police des mœurs après son arrestation, avait provoqué des émeutes dans tout le pays. Ces violences étaient alimentées par les frustrations accumulées en raison de la situation économique difficile, de la mauvaise gouvernance et des violations des droits de l’homme.
Des minorités politiquement représentées, mais discriminées
Bien que les minorités religieuses et ethniques en Iran possèdent une certaine représentation politique, notamment au parlement, elles font toujours face à des discriminations systémiques. Les minorités telles que les Kurdes, les Arabes, les Baloutches et les Azéris se plaignent régulièrement de marginalisation politique, économique et culturelle. Les lois discriminatoires et les politiques restrictives limitent souvent leur accès aux opportunités d’emploi, à l’éducation et aux services publics. En dépit de leur présence au sein des institutions politiques, ces minorités continuent de lutter pour une reconnaissance égale et une véritable représentation dans tous les aspects de la vie sociale et politique de l’Iran.
L’Iran est-il une démocratie ? Bien que l’Iran possède certaines institutions démocratiques élues, les institutions non élues dominent largement le système politique du pays. Le Guide suprême détient la réalité du pouvoir. La démocratie iranienne ne peut se déployer que dans un cadre restreint déterminé par le Guide. Il s’agit d’une combinaison de démocratie formelle, de théocratie et d’autoritarisme bien réel.
Le sort réservé à l’île de Mélos dans la guerre du Péloponnèse illustre le risque pour le faible de croire qu’il peut rester neutre quand les combats font rage autour de lui.
Au livre V de l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, Thucydide met en scène un dialogue entre ambassadeurs athéniens et notables méliens (V, 84), connu sous le nom de dialogue mélien, ou dialogue entre Athéniens et Méliens.
Mélos est une petite île de la mer Égée. Sa localisation permettrait à qui la dirige d’agir efficacement sur le trafic maritime. C’est donc une position clef pour Athènes qui dépend des tributs versés par ses alliés (voir notre article Le système thalassocratique chez Thucydide, dans l’Histoire de la guerre du Péloponnèse). La cité a choisi de rester neutre dans la guerre qui oppose Sparte à Athènes depuis 15 ans.
En 416 av. J.-C., les Athéniens estiment que la neutralité de cette petite cité représente un risque trop grand et décident de lui adresser un ultimatum : se soumettre à l’empire ou voir leur ville détruite. En effet, les Méliens sont aussi les colons de Sparte. Un dialogue édifiant s’engage alors entre délégués athéniens et notables méliens.
La neutralité de Mélos rejetée
Mélos propose de conserver sa neutralité. L’argument est immédiatement rejeté par les Athéniens.
« votre hostilité nous fait moins de tort que votre amitié : celle-ci ferait paraître aux yeux des peuples de l’empire une preuve de faiblesse, votre haine, une [preuve] de puissance ».
Athènes fonde sa puissance sur le tribut fourni par les cités soumises. Elle doit donc s’assurer de dominer les routes maritimes. Si elle accepte que Mélos demeure neutre, elle ouvre la porte aux revendications des autres peuples insulaires.
Le cœur du dialogue mélien : droit contre possible
Les délégués athéniens commencent par évacuer l’argument du droit.
« nous n’allons pas […] recourir à de grands mots, en disant que d’avoir vaincu le Mède nous donne le droit de dominer, ou que notre campagne présente vient d’une atteinte à nos droits ».
Ils comptent s’appuyer sur les rapports de force.
« Si le droit intervient dans les appréciations humaines pour inspirer un jugement lorsque les pressions (forces, NDLR) s’équivalent, le possible règle, en revanche l’action des plus forts et l’acceptation des plus faibles ».
Pour les Méliens, c’est la soumission ou la mort, quelle que soit leur position au regard du droit. « Ou bien nous l’emportons sur le plan du droit, nous refusons pour cela de céder, et c’est la guerre, ou bien […] c’est la servitude ».
Forts de leur droit et de l’appui divin qui l’accompagne, les Méliens choisissent de résister malgré la puissance d’Athènes. Ils comptent sur Sparte pour leur venir en aide.
« au nom de leur propre intérêt, ils ne voudront pas trahir Mélos, une colonie à eux, pour devenir suspects à leurs partisans en Grèce, et rendre service à leurs ennemis ».
Mais Sparte ne bouge pas. Après tout, Mélos n’a jamais pris leur parti. La position de Mélos était irrationnelle.
« Vos plus forts appuis relèvent d’un espoir relatif au futur, et vos ressources présentes sont minces pour résister avec succès aux forces dès maintenant rangées contre vous ».
Au bout de plusieurs mois de siège, Mélos, affamée, tente de négocier sa reddition. Mais les Athéniens se montrent implacables. Ils soumettent la ville à une violence extrême, même pour l’époque. Ils massacrent les hommes, emmènent les femmes et les enfants en esclavage, puis acheminent leurs propres colons. Le sort réservé à Mélos marquera durablement les esprits dans le monde grec. Parce qu’elle a cru choisir l’honneur, en comptant sur la neutralité et le secours d’une puissance culturellement proche d’elle, elle a cessé d’exister.
Le droit, la morale et la puissance
Quelle conclusion tirer du dialogue mélien ? Non pas que la force fait le droit. Mais que malgré le règne du droit, les rapports de force ne s’effacent pas. Ils doivent être pris en compte. La morale pèse en effet peu de poids face à ce qu’un acteur perçoit comme son intérêt vital. Et que comme les promesses, les alliances n’engagent que ceux qui y croient.
Dans une interview télévisée du 14 mars 2024, le Président français a reconnu que la France n’avait pas « une industrie de défense adaptée à une guerre de haute intensité territoriale ». En effet, les entreprises françaises peinent à soutenir massivement l’Ukraine. Ainsi, la France et l’Europe connaissent des difficultés pour produire des obus d’artillerie, pourtant nécessaires en grande quantité en Ukraine. Pourquoi l’industrie de défense française peine-t-elle autant à soutenir l’Ukraine, alors que Paris est devenu le deuxième exportateur d’armes au monde ?
En cause, le modèle d’armée que soutient cette industrie. L’industrie de défense française produit du matériel de haute technologie, cher, en petit nombre.
Arme nucléaire et armée de masse
La sanctuarisation du territoire français rend inutile une armée de masse.
La France est une puissance nucléaire. Ses intérêts vitaux, au premier desquels son territoire, sont sanctuarisés par la dissuasion. Elle n’a donc plus besoin d’une armée de masse, de conscrits.
Les armées contribuent à la sûreté du territoire contre les attaques terroristes, qui ne peuvent être évitées grâce à la dissuasion. Mais c’est sur la masse de la police que repose surtout cette protection dans ce cas précis.
Son armée lui sert donc bien davantage à protéger ses intérêts à l’étranger.
Elle utilise ses forces armées pour réduire la menace terroriste qui pèse sur elle depuis l’étranger. Par exemple, les armées françaises ont activement contribué à réduire la capacité de nuisance de Daech en Irak. Elles défendent aussi les intérêts économiques de la nation, en protégeant des Houthis les navires qui transitent par le détroit de Bab el-Mandeb.
Elle a donc besoin d’une force facilement capable de se projeter à l’étranger et de s’y maintenir. Cela implique une taille limitée par les moyens de projection et de soutien détenus (navires, avions de transport stratégiques…).
Sanctuarisation du territoire et capacité de projection de puissance font donc converger le modèle d’armée français vers une armée de taille limitée.
Pour garder sa supériorité malgré cette taille réduite, l’armée française a donc besoin d’hommes supérieurement entraînés, capables de manier des systèmes d’armes complexes, de haute technologie.
Cet équipement à la pointe de la technologie est évidemment très onéreux, en partie parce qu’il est produit en petites séries. Par exemple, un simple obus de 155 mm « de base » coûte environ 5000 euros. Les délais de production sont par ailleurs assez longs. Il faut compter deux ans de fabrication pour un canon Caesar.
Cela explique aussi que la base industrielle et technologique de défense (BITD) soit forcée d’exporter pour survivre. Le marché français n’est simplement pas assez grand pour garantir la pérennité d’entreprises privées.
Une industrie de défense peu adaptée à la guerre de masse
La BITD française produit donc des équipements très efficaces, mais très chers, et en nombre réduits. Or, quels sont les besoins des Ukrainiens ? De l’armement en nombre, des obus en masse, facilement utilisable par des conscrits ayant au mieux quelques semaines de formation.
La BITD française n’est donc tout simplement pas configurée pour soutenir l’Ukraine dans une guerre de masse, territorialisée.
*
Les enjeux de défense ne sont pas les mêmes pour Paris ou Kiev. La BITD française soutient une armée de taille réduite, qui utilise des équipements de haute technologie, très onéreux, en petit nombre. Or, c’est tout l’inverse dont ont besoin les Ukrainiens. Équipements simples, abordables, en grand nombre.
C’est donc un virage à 180° que l’on demande, en un temps très court, à notre BITD. Elle n’est effectivement pas configurée pour la guerre de masse.
Toutefois, ce virage pourrait être pris plus vite qu’on ne le croit. L’Europe s’organise pour optimiser son aide à l’Ukraine. Ainsi, la France a pris la tête de la « coalition artillerie » qui met en contact les industriels et les besoins ukrainiens. Mais surtout, d’une manière particulièrement cynique, les entreprises de défense sont des entreprises privées. Elles peuvent espérer faire des profits très importants en Ukraine, tant les Européens sont prêts à sortir leur carnet de chèques. Nul doute qu’elles sauront s’adapter pour capter les milliards qui sont en jeu.