Gu, dieu vaudou de la guerre


Gu, dieu de la guerre, est vénéré dans les cultures vaudou du Bénin et du Togo depuis des siècles. Il est étroitement lié à la forge et aux armes. Il joue un rôle protecteur pour les guerriers. Ses attributs, comme le fer, le marteau et l’enclume, symbolisent son pouvoir sur les métaux et sa capacité à forger les outils de guerre. Il incarne l’aspect stratégique et créateur du conflit, tout en ayant d’autres attributions dans la protection et le travail du métal.


Gu, dieu de la guerre

Gu, dieu vaudou de la guerre

Gu appartient à la culture vaudou, principalement pratiquée au Bénin, au Togo et dans certaines régions de l’Afrique de l’Ouest. Il est l’une des divinités les plus anciennes et respectées dans ces cultures. Son culte remonte à l’époque où la forge et le travail des métaux occupaient une place essentielle dans le développement des sociétés ouest-africaines. En effet, Gu est avant tout un dieu du fer, un élément central dans l’armement des guerriers. Le métal forge les armes, et Gu est celui qui veille à leur perfection.

L’origine du culte de Gu est ancienne. En tant que dieu de la guerre et de la forge, Gu possédait une importance religieuse, mais aussi politique. En effet, les chefs de guerre lui rendaient hommage avant d’entamer des campagnes militaires. Cette vénération s’étendait également aux artisans, en particulier les forgerons. Ils voyaient en Gu un protecteur de leur art et de leur savoir-faire.

Dans les sociétés traditionnelles, les cérémonies en l’honneur de Gu étaient nombreuses. Elles marquaient des moments clés de la vie sociale, militaire et agricole. Les forgerons, à travers leurs rites et offrandes, cherchaient la bénédiction de Gu pour qu’il guide leurs mains et renforce la qualité des outils et armes qu’ils fabriquaient.

Les attributs de Gu : le dieu de la forge et des armes

Les attributs de Gu, dieu de la guerre, sont intimement liés à la forge et au travail des métaux. Le fer, le marteau, et l’enclume sont des symboles essentiels de son pouvoir. Dans la tradition vaudou, Gu tient un marteau et une épée. Cela rappelle son rôle de créateur et de destructeur à la fois. Le métal sous toutes ses formes est sacré pour Gu, car il symbolise la force, et la maîtrise des éléments.

En tant que dieu des forgerons, Gu incarne l’importance de la technologie dans les sociétés traditionnelles. La maîtrise du fer et des métaux précieux permettait de fabriquer des armes, des outils agricoles et des objets rituels. Gu, en tant que protecteur de ces savoirs, assurait la réussite dans la création et l’utilisation de ces objets.

Le fer se trouve au centre des rituels consacrés à Gu. Les forgerons et guerriers lui offraient des objets forgés pour s’attirer sa protection et sa bénédiction. Dans certaines traditions, on retrouve également l’image de Gu sur un char de guerre, armé jusqu’aux dents. Ces représentations mettent en avant son rôle central dans la défense des communautés et son lien avec la guerre.

En outre, la couleur rouge, associée au sang et à la guerre, est un autre symbole fort de Gu. Elle évoque à la fois la violence des combats et la protection qu’il accorde à ses fidèles. Dans les cérémonies, des objets rouges étaient souvent utilisés pour invoquer sa puissance.

Gu : incarnation de la guerre et de la protection

Gu, dieu de la guerre, incarne à la fois l’aspect destructeur et protecteur du conflit. Contrairement à d’autres divinités guerrières qui se concentrent uniquement sur la violence, Gu représente un équilibre entre la création et la destruction. Il guide les guerriers au combat, mais aussi dans sa préparation. Il veille à ce que leurs armes soient de la meilleure qualité possible.

L’un des aspects les plus marquants du culte de Gu est sa capacité à forger des armes invincibles. Cette connexion entre la forge et la guerre souligne l’importance de la stratégie et de la planification dans les combats. Les guerriers qui honoraient Gu cherchaient certes à triompher par la force brute. Mais ils cherchaient aussi à garantir que leurs outils et stratégies soient infaillibles.

En tant que dieu protecteur, on invoquait également Gu pour assurer la sécurité des guerriers et des communautés. Avant de partir au combat, les guerriers organisaient des rituels pour appeler Gu à les protéger protection, afin qu’ils puissent revenir victorieux et indemnes. Dans les cérémonies, les tambours et chants en son honneur rappelaient la connexion profonde entre les guerriers et leur dieu.

La guerre, pour Gu, n’était pas simplement une affaire de destruction, mais aussi de régénération. Après les combats, on l’invoquait ainsi pour restaurer l’équilibre dans les communautés. Il réparait les dégâts et assurait la paix. C’est ce double aspect – à la fois destructeur et créateur – qui fait de Gu un dieu si unique et respecté.

Les autres attributions de Gu : au-delà de la guerre

Bien que Gu soit principalement connu comme dieu de la guerre et de la forge, ses attributions ne se limitent pas à ces domaines. En tant que divinité polyvalente, Gu est aussi associé à la protection et à la justice. Les forgerons, en particulier, voyaient en Gu un protecteur de leur art et un garant de l’équité dans leur travail. En Afrique de l’Ouest, les forgerons occupaient souvent des positions respectées dans la société. Leur lien avec Gu renforçait leur autorité morale.

Gu est aussi lié à la terre et à la fertilité. Le métal qu’il façonne provient de la terre, ce qui symbolise son rôle dans le maintien de l’équilibre entre la nature et les hommes. Ses rituels incluent parfois des offrandes agricoles, renforçant l’idée que Gu veille à la prospérité et à la fertilité des champs.

Par ailleurs, Gu était une figure importante dans les rites de passage. Lors des initiations, notamment celles des guerriers, on invoquait Gu pour renforcer les jeunes hommes, à la fois physiquement et moralement. Il jouait également un rôle dans les cérémonies funéraires, en protégeant les âmes des défunts et en guidant les esprits des guerriers morts au combat.

Enfin, Gu est aussi un dieu de la justice. Dans certaines traditions, il est invoqué pour trancher des litiges et punir ceux qui transgressent les lois. Il assure que la justice soit rendue, en protégeant les innocents et en punissant les coupables, toujours en lien avec son rôle de forgeron, créateur de l’ordre social à travers ses armes et outils.

Différences entre Gu et Ogun

Bien que Gu et Ogun soient tous deux des divinités de la guerre et de la forge dans les religions africaines, il existe des distinctions importantes entre eux. Gu, dans les cultures vaudou du Bénin et du Togo, est étroitement lié à la guerre, mais aussi au processus de création des armes et outils. Il incarne un équilibre entre la destruction et la création, soulignant l’importance de la stratégie et de la fabrication des armes.

En revanche, Ogun est un dieu plus largement vénéré dans les traditions yoruba du Nigéria et de certaines régions du Bénin. Il est le dieu des forgerons, des chasseurs, des guerriers et des outils, mais il représente avant tout la force brute et la conquête. Là où Gu symbolise la protection et la préparation des guerres, Ogun est le conquérant impitoyable, symbolisant le pouvoir et la violence pure des conflits armés. Ogun est également très lié à la nature sauvage et aux forêts, contrairement à Gu, qui est davantage associé à la communauté et à la maîtrise technique.

Lire aussi Ogun, dieu de la guerre et du fer.

Les deux dieux partagent des similitudes, notamment dans leur rôle de protecteurs des forgerons et des guerriers, mais Gu incarne une approche plus stratégique et créative, alors qu’Ogun représente la force inarrêtable, brute et destructrice.

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En conclusion, Gu, dieu de la guerre dans le panthéon vaudou, joue un rôle essentiel au-delà de la simple violence des combats. Protecteur des guerriers et maître des forgerons, il symbolise l’ordre et la discipline sur le champ de bataille. Il incarne aussi l’innovation technique à travers la forge et les armes. Vénéré dans diverses régions de l’Afrique de l’Ouest, Gu reflète l’importance de la guerre pour la survie des communautés. En comparaison avec Ogun, qui gouverne les chemins et la chasse, Gu se focalise sur les outils de la guerre et leur création. Cela montre que la destruction et la création sont intimement liées. Par son culte, les adeptes de Gu honorent non seulement un dieu guerrier, mais aussi un artisan divin qui transforme la violence brute en civilisation.

Conseil de lecture

Mars, dieu romain de la guerre

Mars, dieu de la guerre, occupe une place centrale dans la religion romaine. Vénéré dès les origines de Rome, son culte s’étend au fil de l’expansion de l’empire. Ses attributs, tels que le casque, l’épée et le bouclier, symbolisent son rôle de protecteur des armées romaines. Représentant l’aspect destructeur mais aussi régulateur de la guerre, Mars diffère d’Arès, son homologue grec, par son caractère plus ordonné et patriote. En plus de la guerre, Mars se voit associé à l’agriculture et à la fondation de la ville de Rome.

Mars, dieu de la guerre. Musée d'art et d'archéologie du Périgord - École de Jacques-Louis David - Mars désarmé par les Grâces
Musée d’art et d’archéologie du Périgord – École de Jacques-Louis David – Mars désarmé par les Grâces

Les origines et le culte de Mars à travers l’Empire romain

Mars, dieu de la guerre, figure parmi les divinités les plus anciennes et importantes du panthéon romain. Vénéré dès les débuts de la fondation de Rome, il jouait un rôle crucial dans la société militaire romaine. Les Romains considéraient Mars comme le protecteur de leurs armées et de leur ville. Son culte remontait à l’époque archaïque, bien avant la création de l’empire romain.

La vénération de Mars s’étendait bien au-delà de la capitale. De nombreux sanctuaires dédiés à Mars se trouvaient dans les colonies romaines à travers tout l’empire. Le plus célèbre d’entre eux était le « Temple de Mars Ultor » situé sur le Forum d’Auguste à Rome, inauguré en 2 av. J.-C. Cet édifice symbolisait non seulement la puissance militaire, mais également l’importance accordée à la vengeance divine contre les ennemis de Rome.

Les Romains consacraient le mois de mars à Mars. Ce mois marquait le début de la saison des campagnes militaires. Des célébrations et des rites s’organisaient en son honneur afin de garantir la protection et la victoire des légions romaines. La fête de la « Feriae Marti », qui se tenait le premier mars, était un exemple important de ces rituels. Lors de cette fête, les soldats faisaient des offrandes et participaient à des processions pour demander la bénédiction du dieu avant de partir en guerre.

En dehors de Rome, les peuples conquis adoptaient souvent le culte de Mars pour montrer leur loyauté envers l’empire. Les provinces gauloises, espagnoles et africaines érigeaient des temples en son honneur, renforçant ainsi son influence à travers l’empire. Sa vénération persistait jusqu’à la christianisation de l’Empire romain, au IVe siècle.

Les attributs de Mars : symboles de pouvoir et de guerre

Mars, dieu de la guerre, est traditionnellement représenté avec des attributs guerriers. Parmi eux, on trouve l’épée, le bouclier, et surtout le casque. Ce dernier, souvent orné de plumes, symbolise la force et la bravoure sur le champ de bataille. Les légionnaires romains considéraient ces éléments comme des objets sacrés, renforçant leur lien avec Mars.

Le loup et le pic vert étaient également associés à Mars. Le loup représentait la férocité au combat, tandis que le pic vert symbolisait la fertilité et la protection. Les légendes racontent que Romulus et Rémus, les fondateurs de Rome, auraient été nourris par une louve envoyée par Mars. Cette connexion renforce le rôle du dieu en tant que protecteur de la ville de Rome et de son peuple.

Le char de Mars, souvent tiré par des chevaux fougueux, représente son rôle actif sur le champ de bataille. Les représentations iconographiques montrent le dieu debout sur son char, prêt à mener ses armées à la victoire. Dans les processions religieuses, les statues de Mars montaient parfois sur un char, illustrant ainsi sa domination et son rôle central dans la guerre.

En plus de ces attributs physiques, Mars porte souvent une cape rouge, couleur de la guerre et du sang versé sur les champs de bataille. Cette cape symbolise la puissance militaire et l’autorité du dieu sur les hommes. Les artistes romains, dans leurs sculptures et mosaïques, mettaient en avant cette figure imposante et martiale de Mars.


Découvrir Ogun, dieu de la guerre d’Afrique de l’Ouest.

Mars : l’incarnation de la guerre stratégique et protectrice

Mars, dieu de la guerre, incarne l’aspect régulateur et protecteur de la guerre, en opposition à la violence brutale et chaotique que l’on associe souvent aux conflits. Contrairement à Arès, son homologue grec, Mars ne se limite pas à la destruction pure. Il représente également la discipline, la stratégie et l’ordre dans les combats. Pour les Romains, la guerre servait un but noble : la défense de la patrie et l’extension de l’empire. Mars incarnait cet idéal guerrier.

Mars se positionne comme le protecteur des légions romaines. Avant chaque bataille, les soldats effectuaient des sacrifices et des prières pour obtenir sa bénédiction. On considérait que sa présence sur le champ de bataille garantissait la victoire et minimisait les pertes humaines. Cette croyance donnait aux soldats le courage nécessaire pour affronter leurs ennemis avec détermination et foi en leur mission.

Le culte de Mars inclut également un aspect lié à la vengeance. On l’invoquait souvent pour venger les pertes subies lors des combats. Le « Temple de Mars Ultor » (Mars le Vengeur) fut érigé par Auguste pour commémorer la victoire contre les assassins de Jules César. Cette facette montre que Mars, au-delà de la protection et de la stratégie, intervient aussi pour rétablir la justice par les armes.

Mars symbolise également la force collective des citoyens romains. Contrairement à Arès, souvent associé aux conflits internes, Mars incarne l’unité du peuple romain face aux ennemis extérieurs. Chaque citoyen romain, à travers son service militaire, se voyait comme un défenseur de la grandeur de Rome, avec Mars comme guide et protecteur.

Quelle est la différence entre Mars et Arès, dieu grec de la guerre ?

Bien que Mars et Arès soient tous deux des dieux de la guerre, leurs rôles et personnalités divergent considérablement. Les Grecs considéraient Arès comme un dieu impulsif, colérique, et souvent méprisé par les autres divinités. Il incarnait la violence aveugle et la cruauté des combats, souvent associé aux guerres civiles et aux conflits inutiles.

En revanche, Mars possédait un caractère plus noble et patriote. Les Romains voyaient en lui un dieu qui régulait la guerre pour le bien commun, protégeait les citoyens et défendait les frontières. Tandis qu’Arès était craint et peu respecté, Mars jouissait d’une vénération quasi universelle à Rome. On le considérait non seulement comme un dieu de la guerre, mais aussi comme un défenseur de l’ordre et de la civilisation.

Arès, dans la mythologie grecque, était souvent opposé à Athéna, déesse de la sagesse et de la stratégie militaire. Cette opposition représentait le contraste entre la guerre brutale et la guerre réfléchie. Mars, lui, ne connaissait pas de tel antagonisme. Il représentait à la fois la force brute et la stratégie organisée, symbolisant l’équilibre parfait entre ces deux aspects.

En outre, Mars se distinguait par ses liens familiaux avec Rome. Les Romains croyaient qu’il était le père de Romulus, le fondateur légendaire de la ville. Cette connexion divine renforçait l’idée que Mars n’était pas simplement un dieu de la guerre, mais aussi un protecteur des Romains en tant que peuple. Arès, de son côté, n’avait pas cette relation directe avec une cité ou une nation particulière.

Mars au-delà de la guerre : autres domaines d’influence et de vénération

En dehors de son rôle de dieu de la guerre, Mars, dieu de la guerre, était également associé à la fertilité et à l’agriculture. Cette connexion peut sembler surprenante, mais elle remonte aux origines du culte de Mars, à une époque où les cycles de la nature et ceux de la guerre étaient intimement liés. Le début du printemps, marqué par le mois de mars, représentait non seulement le renouveau de la nature, mais aussi celui des campagnes militaires.

Les Romains voyaient en Mars un dieu qui garantissait la prospérité des récoltes. Son rôle de protecteur s’étendait donc au-delà des frontières de l’empire pour inclure la sécurité alimentaire du peuple romain. Les agriculteurs, en particulier, offraient des sacrifices à Mars pour assurer des récoltes abondantes et protéger leurs terres des envahisseurs.

Mars et Vénus, Pompei, 1er siècle ap. J.C.

Mars jouait également un rôle central dans les rites de fondation de nouvelles colonies et de nouveaux territoires. En tant que père de Romulus, il symbolisait l’autorité et l’ordre dans la création de nouvelles villes et dans la conquête de nouvelles terres. Les fondateurs de colonies romaines invoquaient Mars pour protéger et bénir ces nouveaux établissements, assurant ainsi leur pérennité.

Enfin, Mars et Vénus, dieux de la guerre et de l’amour dans la mythologie romaine, entretiennent une relation passionnée et contrastée. Leur liaison symbolise l’union des forces opposées : la violence martiale et la séduction amoureuse. Ensemble, ils représentent le lien complexe entre le conflit et la réconciliation, une tension qui trouve son équilibre dans l’harmonie. Leur union mythique a donné naissance à plusieurs enfants, notamment Cupidon, l’incarnation du désir. Cette relation entre Mars et Vénus montre que même les aspects les plus brutaux de la guerre peuvent être adoucis par l’amour.

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En conclusion, Mars, dieu de la guerre, représentait bien plus qu’un simple dieu de la violence et du conflit. Son rôle dans la société romaine était important, à la fois sur le plan militaire, agricole et civique. Vénéré dans tout l’empire, Mars incarnait l’idéal romain de discipline, de force et de justice. Contrairement à Arès, il ne se limitait pas à la destruction, mais veillait à l’ordre et à la prospérité de la société. En tant que protecteur des soldats et garant des frontières, il jouait un rôle vital dans la vie publique romaine. Sa fonction s’étendait également à l’agriculture et à la fondation des colonies, illustrant l’importance de la guerre pour la préservation et l’expansion de l’empire romain. Mars, dieu de la guerre, reste une figure emblématique de la culture romaine, symbole de puissance et de civilisation.

Découvrir les autres dieux de la guerre.

Bibliographie :

Grand dictionnaire de la mythologie grecque et romaine (lien rémunéré par Amazon) par Jean-Claude Belfiore.

La religion des romains (lien rémunéré par Amazon) par John Scheid
Un livre de référence qui présente les différents aspects de la religion romaine, y compris le culte de Mars, et comment il était intégré dans la vie quotidienne.

Histoire pour Tous
Ce site propose des articles accessibles sur la mythologie et l’histoire romaines, y compris sur Mars et ses attributions.

Ogun, dieu de la guerre et du fer

Ogun, dieu de la guerre et du fer, occupe une place importante dans les religions traditionnelles africaines, notamment chez les Yorubas et les Fon. Vénéré dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest et dans la diaspora, il incarne la force, la puissance guerrière et la technologie liée à la métallurgie. Ses attributs incluent des outils de fer, des armes et des animaux qui symbolisent la force et la détermination. Ogun représente la guerre dans son aspect brutal et destructeur. Il est aussi un dieu de la justice, de la chasse et de la protection. Son culte, ancien et riche, reflète les complexités de la guerre et de la société humaine.


Ogun tient un rôle clé dans les religions africaines, particulièrement chez les Yorubas et les Fon. Son nom résonne dans les récits des peuples qui le vénèrent pour sa puissance et son rôle essentiel dans la métallurgie et la guerre. Ce dieu n’incarne pas seulement la violence des conflits, mais également la justice, la protection et le progrès technologique.

Ogun, dieu de la guerre

Ogun, dieu de la guerre en Afrique de l’Ouest

Ogun est vénéré en Afrique de l’Ouest, notamment au Nigeria, au Bénin et au Togo. Il représente la force brute et la capacité à dominer l’environnement grâce à la technologie du fer. Les peuples yoruba et fon, grands forgerons et guerriers, le vénèrent depuis l’Antiquité. Ils ont intégré son culte dans leur vie quotidienne et leurs rituels de guerre.

À l’époque précoloniale, les forgerons dédiaient leur travail à Ogun, le considérant comme l’esprit même de l’acier. Ils lui offraient des sacrifices d’animaux avant d’utiliser leurs outils de fer. En effet, sans son pouvoir, aucune arme ne pouvait être forgée correctement. Ogun gouvernait aussi les guerres, car il fournissait la matière première des armes : le fer.

Avec l’arrivée de la traite transatlantique, le culte d’Ogun s’est exporté vers les Amériques, notamment à Cuba, au Brésil et à Haïti. Il y a pris différentes formes dans le vaudou haïtien et le candomblé brésilien. En Haïti, Ogun, connu sous le nom d’Ogou, est une figure centrale des luttes pour la liberté des esclaves. Ses fidèles le prient avant toute bataille ou action importante pour obtenir sa protection et sa bénédiction. Aujourd’hui encore, son culte reste fort dans la diaspora africaine. Il y représente la lutte pour la survie, la justice et la transformation.

Le dieu Ogun, maître du fer et de la forge

Ogun est le maître du fer et de la forge. Ses attributs principaux incluent tous les outils et armes en métal. Un marteau, une hache, une épée et une lance sont souvent utilisés pour le représenter. La machette incarne sa capacité à ouvrir de nouvelles voies, à défricher et à transformer le monde.

Des animaux sont associés à Ogun. Le chien et le sanglier incarnent la loyauté, la férocité et la force brute. Le sanglier, par exemple, symbolise la ténacité et la rage qu’Ogun manifeste dans la bataille. Le chien, quant à lui, représente la fidélité et la protection. Ses fidèles recherchent ces qualités dans la guerre et la vie quotidienne.

Ogun porte également des chaînes et des menottes, symboles de la capture et de la domination dans la guerre, mais aussi de la justice, car il incarne la loi et la punition des criminels. Les fidèles de ce dieu offrent souvent des sacrifices de chiens, de coqs ou d’autres animaux. Il est fréquent de voir des outils en fer déposés en son honneur dans ses sanctuaires.

Le fer, comme matière première de ses attributs, représente aussi le progrès technologique. En étant lié à la forge, Ogun incarne non seulement la destruction, mais aussi la création. En effet, il permet de façonner des outils qui changent le monde.

Ogun, dieu brutal et destructeur

Ogun incarne l’aspect brutal, destructeur et irrésistible de la guerre. Il est le dieu qui charge en avant avec ses armes de fer, brisant les lignes ennemies sans pitié. Les guerriers invoquent Ogun avant de se lancer au combat, espérant recevoir sa bénédiction et sa force invincible. Le fer, à la fois l’outil et l’arme, donne à Ogun le pouvoir de régner sur la guerre.

Les peuples d’Afrique de l’Ouest, notamment les Yorubas et les Fon, ont longtemps vu la guerre comme une partie essentielle de leur survie. Les conflits entre royaumes, pour des terres ou des ressources, étaient fréquents, et Ogun se tenait au cœur de ces luttes. Chaque bataille nécessitait de bons outils, que seuls les forgerons, bénis par Ogun, pouvaient produire. Le rôle d’Ogun ne se limitait pas à l’artisanat, il symbolisait aussi l’esprit combatif et l’endurance nécessaire pour vaincre.

Dans la diaspora, notamment en Haïti, Ogun a pris une nouvelle dimension pendant les révolutions contre les colonisateurs. Pendant la guerre d’indépendance haïtienne, les esclaves et les chefs révolutionnaires invoquaient Ogun avant d’entrer dans la bataille, priant pour que son esprit combatif les guide et leur donne la victoire. Ce lien avec la guerre est si puissant que certains perçoivent Ogun comme un patron des révolutions et des luttes pour la liberté.

Ogun représente aussi l’aspect moral de la guerre. Bien qu’il soit associé à la violence et à la destruction, il punit les traîtres et récompense ceux qui se battent pour des causes justes. Ses guerres ne sont jamais vaines ; elles visent toujours à restaurer l’ordre ou à protéger ceux qui en ont besoin. Ses fidèles croient qu’il impose le respect des règles de la guerre et veille à ce que justice soit rendue à la fin du combat.

Dieu du fer

Ogun n’est pas seulement un dieu de la guerre ; il est aussi une divinité de la justice, de la chasse, des routes et de la technologie. En tant que dieu du fer, il règne sur toutes les professions qui nécessitent l’utilisation de ce métal, notamment les forgerons, les chasseurs et les constructeurs. Chaque outil en fer, qu’il soit destiné à la guerre ou à l’agriculture, dépend du pouvoir d’Ogun.

Protecteur des voyageurs

Son rôle de protecteur des routes et des chemins est également crucial. Les voyageurs, avant de prendre la route, offrent des sacrifices à Ogun pour s’assurer de sa protection. Le fer, matériau des outils et des armes, symbolise aussi la création des infrastructures nécessaires pour relier les communautés. Dans ce sens, Ogun est un dieu du progrès et de la civilisation. Il symbolise la transformation de la nature brute en un monde ordonné par l’homme.

Justice

La justice constitue une autre facette majeure de son identité. En tant que dieu de la guerre, il punit ceux qui enfreignent les règles ou trahissent leurs frères d’armes. Il impose des sanctions sévères, souvent mortelles, mais il récompense aussi les héros et les personnes vertueuses. Ceux qui cherchent à rendre justice à leurs ennemis ou à obtenir vengeance invoquent Ogun, espérant que le dieu interviendra pour rétablir l’équilibre.

Protecteur des chasseurs

Dans les régions où son culte est fort, notamment au Nigeria et au Bénin, Ogun protège les chasseurs. Ces derniers dépendent de ses bénédictions pour réussir dans leurs expéditions. La chasse, bien qu’étant une activité pacifique en surface, est également une forme de guerre contre la nature. Ogun, maître des armes et des outils, permet à l’homme de dominer les forces naturelles pour survivre.

Ogun joue enfin un rôle important dans les cérémonies religieuses. En tant que divinité ancestrale, il reçoit des sacrifices réguliers et supervise les rituels liés à la guerre, la chasse, la justice et les voyages. Ces rituels, souvent accompagnés de danses et de chants, célèbrent sa force et sa capacité à transformer la vie humaine grâce à la technologie et à la violence nécessaire pour maintenir l’ordre.


Ogun, dieu de la guerre, du fer et de la justice, incarne une force brutale mais nécessaire dans les sociétés qui l’ont vénéré. Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, son culte s’est répandu en Afrique de l’Ouest et dans la diaspora africaine. Symbole de la guerre et du progrès technologique, Ogun a façonné l’histoire de ses peuples, à la fois sur le champ de bataille et dans les forges. Ses multiples attributions font de lui un dieu complexe, à la fois destructeur et créateur, garant de l’ordre et du chaos, et surtout, protecteur des routes que ses fidèles empruntent à travers les âges.

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Arès, dieu de la guerre chez les Grecs

Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure emblématique de la mythologie antique. Vénéré principalement en Grèce, il incarne la violence et la brutalité des conflits. Ses attributs incluent des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité. Arès représente l’aspect destructeur et chaotique de la guerre, contrastant avec Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse.


Arès, dieu de la guerre

Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure complexe et souvent mal comprise de la mythologie antique. Fils de Zeus et d’Héra, il incarne la violence et la brutalité des conflits armés. Sa vénération se concentre principalement en Grèce, où il joue un rôle crucial dans la vie religieuse et militaire des cités.

Arès, dieu grec de la guerre

Arès est principalement vénéré en Grèce, notamment dans des régions comme la Thrace et la Scythie, où les peuples sont réputés pour leur bellicosité. Les Grecs lui ont dédié des sanctuaires et des temples. Ils l’ont cependant fait en moins grand nombre que pour d’autres divinités comme Athéna ou Zeus.

La vénération d’Arès remonte à l’époque archaïque, où les Grecs commencent à organiser leurs cités et à développer leurs armées. Les guerres entre cités-États sont fréquentes, et chacun invoque Arès pour obtenir la victoire. Des offrandes d’armes caractérisent les fêtes et les rituels en son honneur.

Le culte d’Arès évolue au fil du temps, reflétant les changements dans la société grecque. À l’époque classique, alors que les cités-États grecques deviennent de plus en plus puissantes et organisées, la vénération d’Arès prend une nouvelle dimension. Sa perception évolue vers un protecteur des cités et un symbole de la force militaire.

Arès, dieu de la guerre vénéré en Thrace et à Athènes

Les Thraces vénèrent particulièrement Arès en raison de leur nature guerrière. Leur bravoure et leur férocité au combat sont légendaires ; ils perçoivent Arès comme un modèle à suivre. Les sanctuaires thraces d’Arès se trouvent souvent dans des lieux isolés et sauvages, reflétant la nature indomptable du dieu.

À Athènes, Arès possède un temple sur l’Agora. Bien que moins célèbre que le Parthénon dédié à Athéna, il joue néanmoins un rôle dans la vie religieuse de la cité. Les Athéniens invoquent Arès pour se protéger de leurs ennemis et pour apporter la victoire dans les batailles. Les offrandes d’armes et les sacrifices d’animaux sont courants dans ce sanctuaire.

D’une manière générale, les Grecs percevaient Arès avec méfiance par à cause de sa nature imprévisible et violente.

Attributs d’Arès : armes et armure

Les attributs d’Arès sont nombreux et variés, reflétant son rôle de dieu de la guerre. Parmi les plus courants, on trouve des armes telles que l’épée, la lance et le bouclier, symboles de sa puissance et de son agressivité. Sculpteurs et peintres le représentent souvent avec un casque et une armure, prêt à entrer en bataille.

Les animaux associés à Arès incluent le chien de chasse et le vautour, qui symbolisent respectivement la loyauté et la brutalité. Le chien de chasse, en particulier, se trouve souvent à ses côtés. Cela souligne son rôle de protecteur et de compagnon fidèle. Le vautour, quant à lui, évoque la nature impitoyable de la guerre et la mort qui en découle.

Dans les représentations antiques, les armes d’Arès restent généralement simple. Elles symbolisent sa nature brute, plutôt que d’être décoratives. L’épée, par exemple, souligne la puissance du dieu. La lance, quant à elle, est souvent représentée comme une arme de jet. Cela symbolise la rapidité et la précision d’Arès au combat.

Les attributs d’Arès incluent également des éléments naturels et des phénomènes météorologiques. Par exemple, il est souvent associé aux tempêtes et aux orages, symbolisant la violence et la destruction de la guerre. Les artistes antiques représentent les éclairs et le tonnerre comme des manifestations de la colère d’Arès. Ils soulignant par là son pouvoir et son impulsivité.

Arès, dieu de la guerre et fléau des hommes

Arès et Athéna

Contrairement à Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse dans les conflits, Arès incarne la violence brute et la soif de sang. D’aucuns l’ont dépeint comme un dieu impulsif et colérique, prêt à se lancer dans la bataille sans réfléchir aux conséquences.

Cette dualité entre Arès et Athéna reflète les différentes facettes de la guerre dans la pensée grecque. Alors qu’ on vénérait Athéna pour sa capacité à mener des guerres justes et à protéger les cités, on craignait Arès pour sa nature imprévisible et destructrice. Il était souvent associé aux conflits internes et aux guerres civiles, où la violence est déchaînée sans contrôle.

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Myhtes et Légendes autour d’Arès, dieu de la guerre

Les mythes et les légendes associés à Arès soulignent souvent son rôle de dieu de la guerre. Par exemple, dans l’Iliade, Homère représente Arès comme un dieu impulsif et colérique, prêt à se lancer dans la mêlée sans réfléchir aux conséquences. Il est souvent en conflit avec d’autres dieux, notamment Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse dans les conflits.

Les représentations artistiques d’Arès soulignent également son rôle de dieu de la guerre. Il est souvent représenté comme un guerrier puissant et agressif, prêt à se lancer dans la bataille. Les statues et les peintures d’Arès le montrent souvent avec des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité, soulignant son rôle de dieu de la guerre.

Les poètes et les philosophes grecs ont également exploré le rôle d’Arès dans la guerre. Par exemple, Platon, dans ses dialogues, explore la nature de la guerre et le rôle des dieux dans les conflits. Il souligne la dualité entre Arès et Athéna, et la manière dont ils représentent différentes facettes de la guerre.

Les tragédies grecques, quant à elles, explorent souvent les conséquences de la guerre et le rôle des dieux dans les conflits. Arès y est souvent représenté comme une force destructrice et chaotique, déchaînant la violence et la mort.

Arès, dieu de la virilité et défenseur des innocents

Arès, dieu de la guerre

En plus de son rôle de dieu de la guerre, les Grecs associaient également Arès à d’autres aspects de la vie humaine, notamment à la virilité, en raison de son rôle de guerrier et de protecteur. Certains Grecs le vénéraient comme un dieu de la nature sauvage et de la chasse, en raison de ses attributs animaux et de son lien avec la force brute.

Les représentations artistiques d’Arès soulignent également ses autres attributions. Il est souvent représenté comme un guerrier puissant et agressif, mais aussi comme un protecteur et un défenseur des innocents. Les statues et les peintures d’Arès le montrent souvent avec des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité, mais aussi avec des symboles de justice et de protection.


En conclusion, Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure complexe et multifacette. Vénéré principalement en Grèce, il incarne la violence et la brutalité des conflits armés. Ses attributs incluent des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité. Arès représente l’aspect destructeur et chaotique de la guerre, contrastant avec Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse. Sa vénération et ses attributs reflètent les différentes facettes de la guerre et de la vie humaine dans la pensée grecque antique.

Lire aussi Dieu de la guerre, dieux de la guerre.

Dieu de la guerre, dieux de la guerre

De nombreuses cultures possèdent leur dieu de la guerre. Mais cette fonction est souvent associée à d’autres. Cela nous montre de quelle manière une culture saisit la guerre. Voici un panorama des principaux dieux guerriers dans différentes cultures à travers le monde. La liste de ces anciens dieux de la guerre n’est évidemment pas exhaustive.

Dieu de la guerre, Doyen - Mars, dieu romain de la guerre, blessé par Diomède - 1781
Doyen – Mars blessé par Diomède – 1781

Europe occidentale : tension entre brutalité et intelligence

Mythologie romaine – mars, dieu romain de la guerre

Mars, dieu romain de la guerre, représentait bien plus qu’un simple dieu de la violence et du conflit. Son rôle dans la société était important, à la fois sur le plan militaire, agricole et civique. Mars incarnait l’idéal romain de discipline, de force et de justice. En tant que protecteur des soldats et garant des frontières, il jouait un rôle vital dans la vie publique romaine. Sa fonction s’étendait également à l’agriculture et à la fondation des colonies, illustrant l’importance de la guerre pour la préservation et l’expansion de l’empire romain. Lire la suite.

Arès, dieu GREC de la guerre et de la violence

Arès, dieu de la guerre

Arès, dieu de la guerre chez les Grecs, est une figure emblématique de la mythologie antique. Vénéré principalement en Grèce, il incarne la violence et la brutalité des conflits. Ses attributs incluent ainsi des armes et des animaux symbolisant la force et l’agressivité. Arès représente l’aspect destructeur et chaotique de la guerre. Il est opposé à Athéna, qui symbolise la stratégie et la sagesse. Il est associé à la bataille sanglante et désorganisée. Lire notre article complet.

Athéna, déesse de l’intelligence dans la guerre

Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, est une figure centrale du panthéon grec. Représentant l’intelligence stratégique dans le conflit, elle était vénérée dans plusieurs cités, notamment Athènes. Ses attributs incluent l’égide, la lance et la chouette. Contrairement à Arès, qui symbolise la violence brute, Athéna incarne une approche réfléchie et tactique de la guerre. En plus de ses compétences martiales, elle patronnait les arts, la justice et l’artisanat, reflétant son rôle polyvalent dans la mythologie grecque. Lire l’article.

Athéna, déesse de la stratégie

TEUTATES, dieu GAULOIS de la guerre ET DE LA fertilité

Teutates était l’un des dieux les plus révérés de la Gaule antique. Son nom signifie « le dieu de la tribu » ou « le protecteur du peuple ». Divinité polyvalente, il représentait à la fois la guerre et la fertilité, deux domaines essentiels pour la survie et la prospérité des tribus.

Teutates, dieu gaulois de la guerre

En tant que dieu de la guerre, Teutates se voyait souvent associé à Mars, le dieu romain de la guerre. Cela témoigne d’une adaptation des croyances gauloises face à l’influence romaine. Les rituels dédiés à ce dieu étaient parfois marqués par des sacrifices humains, témoignant de la ferveur et de la gravité de ces pratiques. Les victimes étaient souvent noyées, une forme de sacrifice qui visait à apaiser cette divinité exigeante et à obtenir son soutien.

Teutates n’était pas uniquement un dieu guerrier. En tant que divinité de la fertilité, il veillait également sur les récoltes et la prospérité du peuple. Sa protection s’étendait ainsi bien au-delà du champ de bataille, symbolisant la force et l’unité des tribus gauloises. Chaque tribu avait son propre culte dédié à Teutates, ce qui renforçait l’identité collective et le sentiment d’appartenance.

Le culte de Teutates a progressivement disparu avec la romanisation de la Gaule, mais il reste aujourd’hui un symbole puissant de la culture celtique.

Camulos, dieu celte de la guerre

Camulos, dieu celte de la guerre

Camulos, dieu celte de la guerre, était vénéré en Gaule et Grande-Bretagne antiques pour sa puissance militaire et son rôle protecteur. Son culte s’est répandu bien au-delà des terres celtes, s’intégrant dans diverses régions de l’Empire romain. Cette diffusion témoigne de l’importance de Camulos pour les populations guerrières.

Tout comme Mars, Camulos était un symbole de force militaire et de protection. Les Romains l’ont souvent représenté avec des attributs similaires : un casque imposant, une épée, ou encore un bouclier, qui renvoyaient à sa nature martiale.

Camulos n’était pas seulement un dieu de la guerre. Il incarnait également la souveraineté et la légitimité des chefs, qui invoquaient son nom pour renforcer leur autorité. Les rituels en son honneur visaient à s’assurer de la victoire mais aussi à garantir la prospérité des tribus. Cet aspect se révélait crucial dans des sociétés où la guerre et la fertilité étaient étroitement liées.

Malgré la romanisation progressive des territoires celtes, la figure de Camulos a su se maintenir. Elle est devenue un pont entre les traditions locales et les influences romaines. Son image, mêlant force guerrière et pouvoir sacré, reste aujourd’hui un témoignage des croyances et des valeurs qui animaient les peuples celtes en quête de protection et de prospérité.

Sucellos, guerre, fertilité et forge

Sucellos

Sucellos était une divinité celtique complexe, vénérée à travers toute la Gaule. S’il se trouvait souvent associé à la fertilité et à la forge, son rôle dépasse largement ces domaines. Il incarnait la dualité du pouvoir créateur et destructeur. Son image puissante en fait une divinité honorée par les forgerons comme par les guerriers.

L’un des symboles les plus caractéristiques de Sucellos est la masse qu’il porte. Cet objet, à la fois outil et arme, symbolise la force brute mais aussi la capacité à façonner et à transformer. En tant que dieu de la forge, Sucellos était le patron des artisans. Ces derniers façonnaient en effet les armes et les outils, éléments essentiels à la vie quotidienne et aux guerres. Son association avec la forge le lie directement à la terre et aux ressources naturelles, sources de fertilité et de richesse pour les peuples celtes.

Mais Sucellos n’était pas seulement un dieu de la vie et de la création. Sa masse, symbole de destruction, lui conférait également un rôle guerrier. Il était invoqué pour protéger les communautés lors des conflits et pour assurer la victoire des tribus au combat. Sa capacité à détruire aussi bien qu’à créer faisait de lui une figure redoutable, capable de maintenir l’équilibre entre la paix et la guerre. Cette double nature, à la fois nourricière et destructrice, reflète la conception celtique de l’univers, où les forces opposées coexistent et se complètent.

france contemporaine

Astérix et Obélix (France). Astérix et Obélix sont les deux figures guerrières majeures du panthéon français. Toujours invoqués au début des combat impliquant des troupes françaises, il continuent à inspirer stratèges et guerriers. Ils n'ont peur que d'une chose, c'est que le ciel leur tombe sur la tête.

Astérix et Obélix sont les icônes principales de la culture guerrière française. Imaginés par les dieux créateurs Goscinny et Uderzo, ils sont devenus des symboles guerriers. Ils représentent la résistance et la bravoure des Français. Leur esprit de combat et de persévérance en fait des modèles pour les stratèges et soldats.

Astérix, petit guerrier malin, incarne l’intelligence tactique. Il se distingue par son ingéniosité. Sa force réside dans sa capacité à déjouer les plans ennemis. Astérix prouve qu’un esprit vif peut battre les plus grandes armées. Sa ruse fait de lui un stratège redoutable.

Obélix, à ses côtés, est la force brute. Son imposante stature et sa puissance le rendent redoutable. Grâce à la potion magique, il possède une force inégalée. Obélix est l’image de la solidité et de la résistance françaises. Il symbolise la robustesse face à l’adversité.

Ensemble, ils forment un duo invincible. Leur complicité illustre la solidarité dans la lutte. Astérix et Obélix représentent l’unité nécessaire pour gagner. Leur seule peur ? Que le ciel leur tombe sur la tête.

Mythologie nordique – dieux liés à la guerre

Thor est le dieu du tonnerre, de la foudre et de la protection dans la mythologie nordique, mais il joue également un rôle important en tant que dieu guerrier. Bien qu’Odin et Týr soient plus spécifiquement associés à la guerre, Thor est souvent invoqué par les guerriers pour sa force inégalée et son pouvoir destructeur. Il combat les géants, les ennemis des dieux, et protège l’humanité avec son célèbre marteau, Mjölnir. Il représente la bravoure, la puissance brute, et la défense de l’ordre contre le chaos.

Thor est le dieu du tonnerre, de la foudre et de la protection dans la mythologie nordique, mais il joue également un rôle important en tant que dieu guerrier. Bien qu'Odin et Týr soient plus spécifiquement associés à la guerre, Thor est souvent invoqué par les guerriers pour sa force inégalée et son pouvoir destructeur. Il combat les géants, les ennemis des dieux, et protège l'humanité avec son célèbre marteau, Mjölnir. Il représente la bravoure, la puissance brute, et la défense de l'ordre contre le chaos.
Odin, dieu de la guerre

Odin (mythologie nordique). Bien qu’il soit un dieu de la sagesse, Odin est aussi souvent invoqué par les guerriers vikings pour les guider dans la bataille.

Ci-contre : le dieu nordique Odin trônant, flanqué de ses deux loups, Geri et Freki, et de ses deux corbeaux, Huginn et Muninn, et tenant sa lance Gungnir.

Týr, dieu de la guerre DU courage, DE l’honneur et DE la justice.

Týr, dieu de la guerre dans la mythologie nordique, incarne le courage, l’honneur et la justice. Contrairement à d’autres divinités guerrières, Týr symbolise la guerre comme un acte de justice, où l’honneur et la loyauté priment. Les Vikings le vénéraient pour sa bravoure et sa droiture au combat.

Tyr

Týr ne combat pas pour la violence, mais pour la justice et l’équité. Son rôle va donc au-delà du simple affrontement guerrier. Il représente la guerre comme un moyen de rétablir l’ordre et de protéger les valeurs fondamentales. Son courage inspire ceux qui cherchent à défendre la vérité.

Le sacrifice de Týr

Týr est surtout connu pour son acte héroïque de sacrifice. Selon la mythologie nordique, Fenrir, un loup gigantesque et dangereux, était destiné à causer de grandes destructions. Les dieux, inquiets de sa puissance, ont donc décidé de l’enchaîner.

Fenrir, méfiant, refusait de se laisser attacher à moins qu’un des dieux ne prouve sa bonne foi en mettant sa main dans sa gueule comme gage de confiance. Connaissant le danger, Týr a accepté ce sacrifice. Lorsque les dieux ont réussi à attacher Fenrir avec une chaîne magique incassable, le loup, enragé, a arraché la main de Týr.

Cet acte héroïque symbolise le courage et l’honneur de Týr. Il a en effet accepté de perdre sa main pour protéger les autres, montrant son sens profond du devoir et de la justice. Ce geste reflète la nature de Týr, prêt à tout pour protéger les autres et assurer l’équilibre cosmique. Cette histoire reflète aussi le thème du sacrifice nécessaire pour maintenir l’ordre face au chaos.

Týr reste une figure centrale dans la mythologie nordique, où sa force, son honneur et son sacrifice font de lui un modèle pour les guerriers. Týr symbolise enfin le combat mené avec droiture et justice, un idéal que les vikings cherchaient à imiter sur le champ de bataille.

Afrique de l’Ouest : dieux de la guerre et du métal

Ogun, dieu de la guerre et du fer

Ogun, dieu de la guerre et du fer, est une divinité majeure dans les religions traditionnelles africaines. Révéré en Afrique de l’Ouest et au sein de la diaspora, il incarne la force brute, la puissance, et l’ingéniosité de la métallurgie. Ogun se singularise par sa maîtrise du fer, qu’il transforme en armes et en outils. Ces derniers sont symboles de progrès, mais aussi de destruction.

Ogun

Les attributs d’Ogun comprennent des outils et des armes de fer, représentant sa maîtrise technique. Les animaux, tels que le chien et le léopard, sont souvent associés à son culte pour illustrer sa force et sa détermination. Dans les rituels, les adeptes le prient pour obtenir la victoire, la protection et la justice. Malgré son lien avec la guerre et la violence, Ogun n’est pas seulement un destructeur. Il est aussi le gardien des chasseurs et des forgerons, veillant à l’équilibre entre la création et la destruction.

Ogun est également vénéré comme un dieu de la justice, punissant les injustices et protégeant les opprimés. Son rôle dans les sociétés traditionnelles africaines dépasse donc la simple violence guerrière. Il incarne l’ordre, la protection et la loi. Ogun incarne la dualité de la guerre : à la fois destructeur et protecteur, garantissant l’ordre dans le chaos. Lire notre article.

Gu, la guerre et la forge

Gu, dieu de la guerre, est vénéré dans les cultures vaudou du Bénin et du Togo depuis des siècles. Il est étroitement lié à la forge et aux armes. Il joue un rôle protecteur pour les guerriers. Ses attributs, comme le fer, le marteau et l’enclume, symbolisent son pouvoir sur les métaux et sa capacité à forger les outils de guerre. Il incarne l’aspect stratégique et créateur du conflit, tout en ayant d’autres attributions dans la protection et le travail du métal. Lire la suite.

Egypte : une femme lionne déesse de la guerre

Sekhmet (Egypte antique) est une déesse de la guerre, de la destruction et de la guérison dans la mythologie égyptienne. Elle apparaît sous la forme d’une lionne, symbolisant sa férocité au combat. Selon les mythes, Ra, le dieu du soleil, l’a envoyée pour punir l’humanité, et elle a presque exterminé l’humanité dans sa fureur. Cependant, elle est également une guérisseuse, capable de guérir les maladies, ce qui fait d’elle une divinité complexe, associant la guerre et la guérison. Lire l’article complet.

Sekhmet, déesse de la guerre en Egypte

Asie, quelques dieux de la guerre

Inde, INDRA, roi des dieux et dieu de la guerre

Indra, dieu indien de la guerre

Indra, roi des dieux dans l’hindouisme, incarne la guerre, les tempêtes et le ciel. Il règne sur les divinités et impose son autorité sur l’univers. Les anciens textes védiques, comme le Rig Veda, racontent ses exploits en tant que défenseur des cieux. Indra se dresse comme le bouclier de l’ordre cosmique.

Il combat sans relâche les forces du mal, en particulier les démons, qu’il terrasse avec son arme redoutable, la foudre. Il est célèbre pour avoir vaincu Vritra, un démon-serpent qui retenait les eaux du monde. Grâce à cette victoire, Indra a libéré les rivières, assurant ainsi la survie des êtres vivants.

Les tempêtes qu’il contrôle symbolisent sa puissance. Indra peut en effet faire tomber la pluie et nourrir les terres. Son rôle est essentiel pour maintenir l’équilibre entre le ciel et la terre.

Au-delà de la guerre, Indra protège également les humains. Il accorde ainsi ses faveurs à ceux qui l’honorent. Les guerriers et les rois, en particulier, lui rendaient hommage pour obtenir sa bénédiction. Par son courage et sa force, Indra s’impose comme le champion du bien, garantissant ainsi la stabilité de l’univers face au chaos.

Inde, Kartikeya, commandeur celeste

Kartikeya, dieu de la guerre dans l’hindouisme, commande les armées célestes. Il incarne la victoire, la jeunesse et le courage. Ce fils de Shiva et Parvati est un redoutable guerrier, vénéré pour sa force et sa bravoure.

Dieu de la guerre

Il mène les dieux à la bataille contre les forces du mal. Ses armes, souvent représentées par une lance et un paon, symbolisent sa puissance et son contrôle. Kartikeya défend le bien contre les démons, assurant ainsi la victoire des forces divines.

Kartikeya n’est pas seulement un guerrier. Il inspire aussi la jeunesse et la vitalité. Les jeunes hommes, notamment, le vénèrent comme un modèle de courage et de discipline. Sa jeunesse éternelle le rend proche des fidèles, qui cherchent sa protection et sa guidance dans les moments difficiles.

Son rôle va au-delà du champ de bataille. Kartikeya est aussi le garant de la justice et de l’ordre dans le monde céleste. Il veille à ce que l’équilibre soit maintenu entre les forces du bien et du mal.

Ainsi, Kartikeya incarne à la fois la force guerrière et l’énergie vitale. Par ses victoires et son esprit combatif, il reste un modèle de courage et d’endurance pour ceux qui cherchent la victoire et la justice.

Japon : Hachiman, dieu de la guerre

Hachiman, dieu japonais de la guerre

Hachiman, l’une des divinités les plus importantes du panthéon shintoïste, est le dieu de la guerre au Japon et le protecteur des guerriers samouraïs. Sa vénération remonte à l’époque où les samouraïs dominaient la classe guerrière, représentant le courage, la force et l’honneur. Hachiman est également considéré comme le gardien spirituel du Japon, chargé de protéger l’archipel contre les menaces extérieures et d’assurer la prospérité du pays.

Ce dieu est souvent identifié à l’empereur Ōjin, dont il partage parfois l’identité. Son culte s’est rapidement propagé à travers tout le Japon. On lui a consacré plus de 30 000 sanctuaires, appelés Hachimangu. Il est ainsi devenu l’une des divinités shintoïstes les plus populaires. Les samouraïs lui rendaient hommage avant chaque combat. Ils espéraient obtenir sa bénédiction pour la victoire et la protection.

Hachiman n’incarne pas seulement la guerre. Il joue aussi un rôle dans la fertilité et la protection des récoltes. Cela renforce sa place dans la société japonaise. Divinité complexe, il symbolise à la fois la guerre et la paix.

PERSE, AResha, Dieu de la victoire et de la justice

Aresha, dieu perse de la guerre

Aresha, dieu de la victoire et de la justice dans le zoroastrisme, symbolise l’équilibre au cœur des conflits. Il incarne aussi la force qui triomphe du chaos et rétablit l’ordre. Les Perses vénéraient Aresha pour son pouvoir à garantir la justice divine dans un monde en proie à la désunion.

Aresha n’est pas seulement un guerrier céleste. Il représente aussi le triomphe moral. Les fidèles le vénèrent en effet pour ses principes et sa capacité à maintenir un ordre cosmique juste. Il est le protecteur des âmes qui luttent pour la vérité.

En tant que divinité de la victoire, Aresha garantit que la justice prévaut toujours sur la tromperie et la violence. Sa présence rappelle que la justice et l’équilibre sont les clés pour surmonter le chaos. Par son rôle, il représente la force morale et la droiture au milieu des conflits.

CHINE : Chi you, chef de guerre, dieu de la guerre

Chi You, ancien chef de guerre et dieu de la guerre dans le folklore chinois, incarne la force brute et la stratégie militaire. Il est célèbre pour avoir mené de nombreuses rébellions et pour ses batailles épiques contre les forces impériales. Chi You symbolise la puissance et l’esprit indomptable des guerriers.

Grâce à ses compétences martiales et ses pouvoirs surnaturels, Chi You était un adversaire redouté et respecté. Mais au-delà des batailles, il incarne aussi la rébellion contre l’oppression. Pour de nombreux Chinois, Chi You représente ainsi la résistance et la quête de justice face aux pouvoirs en place. Son courage inspire ceux qui défendent leur liberté.

La bataille de Zhuolu

Il a combattu l’empereur Jaune, figure légendaire de la Chine ancienne, dans la célèbre bataille de Zhuolu. Ce combat est resté gravé dans l’histoire comme l’un des plus grands affrontements mythologiques.

Bien que vaincu, Chi You a été déifié et vénéré comme le dieu de la guerre. Il reste une figure incontournable dans le folklore chinois, illustrant l’importance du courage, de la force et de la résistance face à l’adversité. À travers lui, l’histoire des grands guerriers chinois continue de vivre et d’inspirer.

Selon la légende, Chi You, doté de pouvoirs surnaturels et d’une armée redoutable, avait l’avantage au début de la bataille. Cependant, l’Empereur Jaune, aidé par des stratégies ingénieuses et des technologies avancées, a réussi à l’emporter. Il aurait invoqué des esprits et utilisé une boussole pour contrer les brumes magiques de Chi You, ce qui lui a permis de triompher.

La victoire de l’Empereur Jaune sur Chi You symbolise le triomphe de l’ordre sur le chaos, et marque la fondation d’une ère de civilisation en Chine ancienne. Lire le reste de l’article.

Moyen-Orient, dieux de la guerre et de la destruction

Anat, destruction et création

Anat, déesse phénicienne de la guerre et de la fertilité, est une figure redoutable et complexe. Connue pour sa puissance et son agressivité, elle incarne la destruction sur le champ de bataille. Les Phéniciens la vénéraient comme une guerrière implacable, capable de semer la mort parmi ses ennemis.

Dans les récits mythologiques, Anat est souvent décrite en train de combattre sans pitié, ravageant les armées adverses. Sa férocité la rend invincible, et elle incarne la force brute nécessaire à la victoire. Les dieux eux-mêmes la respectent pour sa capacité à rétablir l’ordre par la violence. Anat prend donc un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre cosmique.

Cependant, elle n’est pas seulement une déesse guerrière. Anat est aussi liée à la fertilité. Sa dualité reflète l’idée que destruction et création vont de pair. Elle assure la continuité de la vie après la bataille. Son rôle de protectrice des cycles de la vie contrebalance sa nature violente.

Vénérée à travers tout le Levant, Anat est un symbole de la force féminine. Elle incarne à la fois la guerre et la renaissance, faisant d’elle une figure incontournable de la mythologie phénicienne, où elle allie destruction et fertilité dans une harmonie redoutable.

Nergal, dieu mésopotamien de la guerre et des enfers

Nergal, dieu mésopotamien de la guerre et de la destruction, règne également sur les enfers. Il incarne la violence, les épidémies et le chaos. Dans la mythologie mésopotamienne, Nergal constitue donc une figure redoutée, souvent associée à la mort et aux fléaux qui ravagent les peuples.

Nergal, dieu mésopotamien de la guerre

Il dirige les armées célestes avec une brutalité sans égale. Ses pouvoirs destructeurs sèment la terreur parmi ses ennemis, qu’il anéantit sans pitié. Nergal n’hésite pas à utiliser la violence pour rétablir l’ordre, même si cela implique de plonger le monde dans le chaos. Les anciens Mésopotamiens le priaient pour détourner la guerre et les calamités, tout en redoutant sa colère. Ils le représentaient souvent sous les traits d’un lion.

Son lien avec les enfers renforce son image de destructeur. Nergal règne en effet sur les morts, gouvernant le royaume souterrain avec un pouvoir absolu. Il se trouve aussi associé à la propagation des épidémies, qu’il utilise pour affaiblir les mortels.

Malgré son aspect redoutable, Nergal joue un rôle nécessaire dans l’équilibre cosmique. Il incarne la destruction nécessaire pour faire place à un renouveau. Sa présence rappelle que le chaos et la violence font partie intégrante de l’ordre du monde, tout comme la vie et la mort.

Amérique, figures célèstes

Huitzilopochtli : dieu aztèque de la guerre et du soleil

Huitzilopochtli (Aztèques, Mésoamérique). Dieu de la guerre, du soleil et patron de la capitale aztèque, Tenochtitlan. Huitzilopochtli est également associé à la victoire et au sacrifice humain pour maintenir l'ordre cosmique.

Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil, était le patron de Tenochtitlan, la capitale des Aztèques. Considéré comme le protecteur du peuple aztèque, il incarnait la victoire et la puissance militaire. Huitzilopochtli était lié à l’ordre cosmique, nécessitant des sacrifices humains pour garantir l’équilibre du monde.

Selon la mythologie, Huitzilopochtli naquit au sommet de la montagne du Serpent, Coatepec. Dès sa naissance, il triompha de ses frères et sœurs ennemis, prouvant ainsi sa nature guerrière. Cette légende le plaça rapidement au cœur des croyances aztèques, faisant de lui un dieu redouté et vénéré. Les sacrifices humains, souvent pratiqués au Templo Mayor de Tenochtitlan, visaient à lui offrir la force nécessaire pour combattre les ténèbres.

Huitzilopochtli était représenté avec des attributs guerriers : une lance, un bouclier orné de plumes et des vêtements aux couleurs éclatantes. Son image incarnait le soleil en mouvement, parcourant le ciel pour repousser les forces du chaos. Les fêtes en son honneur, comme le Panquetzaliztli, rythmaient la vie religieuse des Aztèques et renforçaient leur cohésion sociale.

Huitzilopochtli symbolisait la détermination guerrière et le devoir de protéger l’équilibre cosmique. Sa légende a survécu aux siècles, rappelant l’importance de la guerre et du sacrifice dans la culture mésoaméricaine.

Texcatlipoca

Tezcatlipoca, l’une des divinités majeures du panthéon aztèque, est principalement connu comme le dieu de la nuit et des étoiles. Cependant, son influence dépasse la simple sphère nocturne. Il joue également un rôle important dans les conflits et les intrigues de guerre. Considéré comme un dieu complexe et mystérieux, Tezcatlipoca incarne à la fois la destruction et la régénération, la guerre et la magie.

Tezcatlipoca (Aztèques). Bien que principalement un dieu de la nuit, il a aussi un rôle dans les conflits et les intrigues de guerre.

Dans la mythologie aztèque, il est souvent associé à la tromperie, la discorde, et aux luttes pour le pouvoir. Tezcatlipoca est décrit comme un stratège habile, capable de manipuler ses ennemis et de semer la confusion. Cette capacité à orchestrer des conflits fait de lui un dieu redouté et respecté. En particulier il pouvait déterminer l’issue d’une guerre grâce à son habileté à influencer le destin des hommes.

Tezcatlipoca possède un certain nombre d’attributs. Son miroir d’obsidienne est symbole de vision et de clairvoyance, mais aussi de guerre et de destruction. Ce miroir lui permet de voir le passé, le présent et l’avenir. Il lui confère ainsi un pouvoir quasi omniscient sur les événements et les décisions humaines.

Pour les Aztèques, honorer Tezcatlipoca revenait à rechercher la protection divine dans les batailles, tout en acceptant les incertitudes de la guerre. Sa figure rappelle l’importance de la ruse et du courage, des qualités essentielles pour survivre dans un monde où la force brute n’était pas la seule voie vers la victoire.

Mixcoatl dieu aztèque de la chasse et de la guerre

Mixcoatl (Aztèques). Dieu de la chasse et de la guerre, il est de surcroît lié aux étoiles et aux chemins célestes.

Mixcoatl, divinité aztèque, était vénéré en tant que dieu de la chasse et de la guerre. Son nom, qui signifie « serpent de nuages », évoque son lien avec les étoiles et les chemins célestes. Cette association cosmique faisait de lui un guide pour les guerriers et les chasseurs.

Selon la mythologie, Mixcoatl était le père de nombreux dieux, dont Quetzalcoatl, le serpent à plumes. Sa légende est marquée par des épisodes de lutte et de conquête. En tant que dieu guerrier, il incarnait l’esprit de la traque et de la bataille. Ses adeptes croyaient que ses pouvoirs les aidaient à naviguer dans l’obscurité et à déjouer les pièges de leurs ennemis.

Mixcoatl était souvent représenté avec des attributs de chasseur : arc, flèches et peau de cerf. Ces éléments soulignaient son rôle protecteur envers ceux qui vivaient de la chasse.

Mixcoatl était également lié aux phénomènes célestes. Il symbolisait la Voie lactée, considérée comme un chemin sacré pour les âmes des défunts. Les étoiles, en particulier, jouaient un rôle important dans son culte, illustrant sa capacité à guider et à défendre.

Viracocha : dieu créateur et guerrier des Andes

Viracocha, divinité majeure des Incas, était le dieu créateur et un guerrier puissant. Il était considéré comme celui qui façonna le monde et les êtres humains. Pourtant, son rôle ne se limitait pas à la création. Viracocha fut également un conquérant, combattant les ténèbres pour instaurer l’ordre cosmique.

Viracocha (Incas, Andes). Dieu créateur, mais aussi de la guerre pour avoir apporté l’ordre en conquérant les ténèbres.

La légende raconte que Viracocha émergea des eaux primordiales, apportant lumière et vie dans un monde de chaos. Avec sa puissance divine, il créa les montagnes, les rivières et les cieux. Il façonna ensuite l’humanité, leur enseignant les lois de la vie et de la civilisation.

Cependant, face aux forces du désordre, il dut endosser un rôle guerrier. Les mythes incas le décrivent comme un dieu sage mais redoutable, capable de déchaîner tempêtes et éclairs pour rétablir l’équilibre.

Viracocha était souvent représenté avec des attributs de créateur et de guerrier : un bâton ou sceptre pour symboliser sa puissance, et des vêtements riches, ornés de motifs célestes. Sa présence imposante rappelait sa dualité, entre générosité et destruction. Les Incas le vénéraient comme le garant de la prospérité, priant pour qu’il maintienne l’ordre face aux menaces du chaos.

Viracocha, en alliant création et guerre, illustre l’importance de l’ordre cosmique dans la culture andine. Son héritage, encore présent dans les traditions locales, témoigne de la profondeur de sa légende.

Océanie – Dieux de la guerre

Ku, dieu de la guerre et de la pêche à Hawaï

Ku, dieu de la guerre à Hawaï

Ku, dieu de la guerre hawaïen, représente la force, la virilité et la victoire. Son culte s’étend dans tout l’archipel, particulièrement lors des périodes de guerre. Les guerriers hawaïens l’invoquent en lui offrant des sacrifices, dont certains humains. En effet, ces rituels visaient à obtenir la victoire en échange du sang versé. Par ailleurs, Ku incarne la brutalité et l’intelligence tactique, deux qualités essentielles à la guerre.

Ku ne se limite pas à la guerre. Il symbolise également la virilité, la fertilité et la protection des communautés. Ainsi, il occupe une place centrale dans la vie quotidienne des Hawaïens anciens. Les chefs de guerre, en plus de chercher ses faveurs sur le champ de bataille, lui demandaient aussi d’assurer la pérennité de leurs lignées et la prospérité de leurs terres.

En outre, Ku est lié à la mer. Les pêcheurs le prient pour garantir des prises abondantes et pour protéger leurs embarcations. Ce lien avec la mer démontre la polyvalence de Ku, capable d’influencer aussi bien les conflits que les ressources naturelles.

Son culte se manifeste à travers des temples, appelés heiau, et des cérémonies incluant chants, danses et sacrifices. Ku incarne ainsi un dieu omniprésent, à la fois dans les guerres et dans la protection des communautés hawaïennes. En savoir plus sur Ku, dieu de la guerre à Hawaï.

Tūmatauenga

Tūmatauenga (Maoris, Nouvelle-Zélande). Dieu des conflits humains. Il est l’un des principaux dieux dans la mythologie maorie. Il incarne l'aspect destructeur de l'humanité.

Tūmatauenga est l’un des principaux dieux de la mythologie maorie en Nouvelle-Zélande. Il est souvent considéré comme le dieu des conflits humains. Il incarne l’aspect guerrier et destructeur de l’humanité, symbolisant la violence, la guerre et les luttes. Tūmatauenga, littéralement « le cœur de l’homme » ou « l’esprit combatif », joue un rôle central dans les récits maoris en tant que divinité des batailles et des affrontements.

Dans la cosmogonie maorie, Tūmatauenga est le fils de Ranginui, le Ciel, et de Papatūānuku, la Terre. Ses conflits avec ses frères, notamment Tāwhirimātea, le dieu des tempêtes, reflètent la lutte constante entre les éléments naturels et l’humanité. Tandis que ses frères choisissent d’apaiser les conflits, Tūmatauenga se distingue par sa volonté de combattre et de conquérir. Ce comportement fait de lui le protecteur de l’art martial maori, le « haka », et des pratiques guerrières.

Cependant, le pouvoir de Tūmatauenga ne se limite pas à la destruction. Sa présence est également un rappel de la nécessité de la force et du courage pour surmonter les obstacles. Il symbolise ainsi la résilience face aux défis. Les Maoris honorent Tūmatauenga pour obtenir la victoire en guerre, mais aussi pour renforcer leur détermination dans les épreuves de la vie quotidienne. Son culte met en évidence l’importance de trouver un équilibre entre la force et la sagesse, tout en respectant les traditions ancestrales.

Ainsi, Tūmatauenga incarne non seulement la colère et la violence, mais aussi la discipline et la survie.

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Pour conclure, ces divinités illustrent comment les cultures du monde ont souvent personnifié la guerre, chacune avec ses propres caractéristiques, soit liées à la violence, à la destruction, ou parfois, à la sagesse, à la justice et à la protection. Elles nous donnent enfin des indications sur la place de la guerre dans chaque civilisation.

Lire aussi Arès et Athéa, dieux de la guerre.

Pour aller plus loin avec les dieux de la guerre :

Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? (lien rémunéré par Amazon) Une enquête sur les mythes et la vérité.

Le grenier de Clio, bien rempli des mythologies du monde entier.

Quel est le fonctionnement du taux directeur ?

Vous vous êtes surement déjà interrogé sur le fonctionnement du taux directeur des banques centrales. Comment ce taux directeur influe-t-il sur l’économie ? Voici quelques éléments de réponse.

Quel est le fonctionnement du taux directeur ?

Qu’est-ce que le taux directeur ?

Le taux directeur des banques centrales est un outil clé de la politique monétaire utilisé pour influencer l’économie d’un pays.

Le taux directeur est le taux d’intérêt auquel les banques commerciales peuvent emprunter ou déposer des fonds auprès de la banque centrale, comme la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), ou d’autres.

Lorsque la banque centrale modifie son taux directeur, cela a un impact direct sur les taux d’intérêt dans l’ensemble du système financier, y compris les taux des prêts aux entreprises et aux particuliers, et les taux d’épargne. Les banques commerciales ajustent leurs taux en fonction de celui de la banque centrale.

A quoi sert le taux directeur ?

La boussole de l’économie

Stimulation de la croissance : En abaissant le taux directeur, elles encouragent les prêts et les dépenses, stimulant ainsi l’économie.

Contrôle de l’inflation : En augmentant le taux directeur, les banques centrales freinent l’inflation en réduisant la demande.

Lorsque le taux directeur augmente :

  • Les prêts deviennent plus chers pour les entreprises et les particuliers (taux de crédit plus élevé).
  • Cela réduit la demande de crédit et ralentit la consommation et l’investissement.
  • L’objectif est généralement de freiner l’inflation en limitant la masse monétaire en circulation.

Lorsque le taux directeur baisse :

  • Les prêts deviennent moins chers, ce qui encourage les entreprises et les particuliers à emprunter.
  • Cela stimule l’investissement, la consommation et donc la croissance économique.
  • Ce type de politique est souvent utilisé pour relancer l’économie en période de récession ou de faible croissance.

Conséquences sur les devises :

Un taux directeur plus élevé peut rendre la monnaie nationale plus attractive, car les investisseurs étrangers cherchent à obtenir des rendements plus élevés, ce qui renforce la devise. À l’inverse, un taux bas peut affaiblir la monnaie.

Effet sur l’épargne :

Un taux directeur élevé incite également à épargner, car les rendements sur les comptes épargne et les produits financiers augmentent.

En résumé, le taux directeur permet à la banque centrale de réguler l’activité économique en contrôlant le coût du crédit et en influençant l’offre de monnaie.

Quel est le fonctionnement du taux directeur

Les banques empruntent auprès de la banque centrale pour plusieurs raisons liées à leur fonctionnement et à la gestion de leur liquidité.

Gestion de la liquidité à court terme

Les banques doivent s’assurer qu’elles ont suffisamment de liquidités disponibles pour faire face à leurs engagements quotidiens, comme les retraits de leurs clients ou les paiements interbancaires. Si une banque manque de liquidités à court terme, elle peut emprunter à la banque centrale pour couvrir ce besoin temporaire. Cela leur permet de maintenir leur solvabilité et d’éviter des problèmes de liquidité.

Respect des exigences de réserves obligatoires

Les banques centrales imposent aux banques commerciales de maintenir un certain pourcentage de leurs dépôts sous forme de réserves (souvent appelées « réserves obligatoires ») auprès de la banque centrale. Si une banque commerciale n’a pas assez de réserves pour répondre à cette exigence, elle peut emprunter auprès de la banque centrale pour combler cet écart et respecter les règles.

Stabilisation en période de tension sur les marchés

En cas de perturbations ou de crises sur les marchés financiers (exemple : une crise bancaire ou une forte volatilité sur les marchés), les banques commerciales peuvent rencontrer des difficultés pour obtenir des fonds auprès d’autres institutions financières. Dans ces situations, elles se tournent vers la banque centrale en tant que « prêteur en dernier ressort ». Cela permet de stabiliser le système financier et d’éviter des faillites bancaires.

Accéder à des fonds à des conditions préférentielles

Les taux directeurs appliqués par les banques centrales sont souvent plus favorables que les taux auxquels les banques empruntent entre elles sur le marché interbancaire. Ainsi, si une banque peut obtenir un prêt à un taux plus avantageux auprès de la banque centrale que sur le marché, elle peut choisir cette option pour réduire ses coûts de financement.

Financer l’octroi de crédits

Les banques commerciales accordent des crédits aux entreprises et aux particuliers. Pour ce faire, elles doivent disposer de fonds. En empruntant auprès de la banque centrale, elles obtiennent les liquidités nécessaires pour financer ces prêts tout en restant conformes aux règles prudentielles. Cela leur permet de continuer à offrir des crédits tout en assurant leur propre stabilité financière.

Sécuriser les opérations interbancaires

Les banques effectuent de nombreuses transactions entre elles. Pour garantir que ces transactions se déroulent sans heurts, elles doivent avoir accès à des liquidités en cas de besoin. Si une banque rencontre un problème temporaire de liquidités, elle peut emprunter auprès de la banque centrale pour honorer ses engagements dans ces opérations.

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Le fonctionnement du taux directeur des banques centrales est donc le suivant : il influence les taux de crédit des banques commerciales. Elles doivent en effet emprunter aux banques centrales selon plusieurs mécanismes. La banque centrale joue un rôle de régulateur et de garant du bon fonctionnement du système bancaire en fournissant ces liquidités.

Lire aussi Le commerce favorise-t-il la paix ?

La stratégie chez le général Beaufre

Dans Introduction à la stratégie, le général André Beaufre nous livre les conclusions de ses réflexions sur la stratégie dans un texte dense, concis et clair.

André Beaufre, introduction à la stratégie

D’après Beaufre, la signification du terme « stratégie » est souvent mal comprise. Historiquement, elle constituait la science et l’art du commandement suprême. Elle était transmise par l’exemple. Cependant, avec l’évolution de la guerre, cette transmission empirique est devenue obsolète, laissant place à la recherche stratégique.

Néanmoins, cette dernière reste inévitablement influencée par les conflits de son époque. Seule une approche abstraite permet véritablement de saisir la nature de la stratégie.

But de la stratégie chez Beaufre

Avant de définir la stratégie, il faut savoir à quoi elle sert. Elle ne se déploie pas dans le vide. Elle possède un but précis :

« Le but de la stratégie est d’atteindre les objectifs fixés par la politique en utilisant au mieux les moyens dont on dispose ».

Définition de la stratégie par André Beaufre

Après le but, la définition. La célèbre définition de la stratégie arrive assez tôt dans l’œuvre. Elle est « l’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit ».

À la guerre, chacun recherche l’acceptation par l’adversaire des conditions qu’il veut lui imposer. In fine, il s’agit de convaincre l’autre que poursuivre la lutte est inutile. La stratégie cible donc la volonté de l’autre.

C’est en replaçant un problème stratégique sur le terrain de la psychologie de l’adversaire que l’on peut apprécier correctement les facteurs décisifs. Il faut donc « atteindre la décision en créant et en exploitant une situation entrainant une désintégration morale de l’adversaire suffisante pour lui faire accepter les conditions qu’on veut lui imposer ».

Ainsi, les adversaires visent simultanément la désintégration morale de l’autre. L’action stratégique est donc dialectique. Chacun cherche à agir tout en parant les actions de l’autre. La stratégie est donc une lutte pour la liberté d’action.

En dernière analyse, selon Beaufre la stratégie doit être considérée comme un art, car elle exige du stratège qu’il évalue les éléments clés avec son seul jugement. Il est impossible d’établir une liste de règles qui seraient applicables en toute circonstance.


Les moyens de la stratégie selon Beaufre

Le choix des moyens s’effectue ensuite par la confrontation des possibles et des vulnérabilités de l’adversaire. La question est donc : qui veut-on vaincre ?

Cela revient à se poser des questions très concrètes. Par exemple : la prise de la capitale ennemie sera-t-elle indispensable ou non ? L’ennemi est-il particulièrement sensible aux pertes humaines ? Il s’agit de trouver le meilleur moyen d’atteindre la désintégration morale. De cette confrontation des possibles et des vulnérabilités de l’adversaire nait un objectif stratégique.


Lire aussi Comprendre la Stratégie intégrale du général Poirier en moins de 5 minutes

« Modèles » stratégiques

Le général Beaufre définit 5 « modèles stratégiques » en fonction des moyens et des objectifs:

1 — Moyens très puissants pour objectif modeste : exercer une menace directe (dissuasion atomique).

2 — Objectif modeste, mais moyens insuffisants : liberté d’action étroite, donc nécessité de recourir à des pressions indirectes.

3 — Objectif important, mais moyens et liberté d’action réduits : actions limitées successives, comme Hitler entre 1935 et 1939.

4 — Grande liberté d’action, mais moyens faibles : lutte totale prolongée de faible intensité militaire conduisant à l’usure morale de l’adversaire.

5 — forts moyens militaires : victoire militaire par destruction des forces adverses et occupation de son territoire. L’objectif reste cependant bien la volonté de l’adversaire. Ce modèle ne fonctionne bien qu’en cas de victoire rapide, sinon son coût s’avèrera démesuré par rapport aux enjeux.


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Chez le général André Beaufre, la stratégie est donc « l’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit ». Elle sert à « atteindre les objectifs fixés par la politique en utilisant au mieux les moyens dont on dispose ».

Le raisonnement stratégique combine donc des données matérielles et psychologiques. Il est une méthode de pensée permettant de conduire les évènements et non de les subir.

La Nouvelle-Calédonie, un territoire à décoloniser ?

Pourquoi la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française figurent-elles sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser ? Quels en sont les critères ?

Nouvelle Calédonie liste territoires à décoloniser
Girard – La Nouvelle-Calédonie, paru dans Le Monde illustré, 25 avril 1857

L’ONU et le processus de décolonisation

L’ONU possède une liste des territoire qu’elle estime non décolonisés.

Selon la résolution 1514 de l’assemblée générale, « tous les peuples ont le droit à la libre détermination ; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique ». Elle crée en 1961, le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (ou « Comité spécial de la décolonisation »). Ce comité dresse une « liste des territoires non autonomes ».

À l’heure actuelle, l’ONU considère 17 territoires comme non autonomes.

Comme on le voir, la Nouvelle-Calédonie, comme la Polynésie française figurent sur cette liste.

Territoires à décoloniser : quels critères

Le comité spécial de la décolonisation dresse la liste des territoires à décoloniser. Comment fonctionne-elle ? Quels sont les critères pour y figurer ?

L’ONU qualifie de « non autonomes », les « territoires dont les populations ne s’administrent pas encore complètement elles mêmes ». Un territoire non autonome peut être désinscrit de la liste à trois conditions :

  • s’il est devenu État indépendant et souverain ;
  • s’il s’est librement associé à un État indépendant ;
  • s’il s’est intégré à un État indépendant.

Le comité spécial de la décolonisation a donc pour tâche d’évaluer si les populations concernées se sont effectivement prononcées ou non.

Par exemple, les îles Tokelau, territoire administré par la Nouvelle-Zélande ont explicitement refusé l’indépendance par référendum. Mais le territoire figure toujours sur la liste. En effet, le seuil des deux tiers de voix était fixé pour valider l’autodétermination. Cependant, les votes ont tout de même atteint par deux fois environ 60 % de voix en faveur de l’indépendance. L’ONU a donc considéré que ces scrutins n’étaient pas probants et à maintenu Tokelau sur la liste.

Il n’existe pas de liste de critère objectifs. Les recommandations du comité sont donc avant tout politiques. Or, compte tenu de sa composition, son objectivité s’avère questionnable.


Lire aussi Le blocage de l’ONU.

Le comité spécial de décolonisation : une arme politique

Le comité spécial de décolonisation propose la mise à jour la liste des pays à décoloniser à l’Assemblée générale. Il est dominé par des pays qui possèdent un intérêt à présenter l’Occident comme toujours colonisateur et immoral.

En effet, aucun pays occidental n’y participe. En revanche, la Chine, la Russie, l’Iran, le Mali et la Syrie en sont membres. Or, tous ces pays possèdent un intérêt bien compris à mettre la pression sur les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. En effet, seuls ces trois pays, plus la Nouvelle-Zélande, sont considérées comme « puissance administrante » (comprendre, coloniale).

Curieusement, alors que le Sahara occidental figure sur la liste, l’ONU ne désigne pas le Maroc comme « puissance administrante ». Nulle mention non plus de Hong-Kong, dont la population ne s’est jamais prononcée sur le sort de son île, ni du Tibet.


Lire aussi l’ONU, l’impossible réforme.

La cas français : la Nouvelle-Calédonie, un territoire à décoloniser ?

Dans ce contexte, l’inscription (ou la réinscription) de territoires français du Pacifique sur la liste ne surprendra plus. Quels sont les arguments avancés ?

Concernant la Nouvelle Calédonie, l’ONU l’a réinscrite sur la liste des territoires à décoloniser en 1986. Elle y figure toujours. Le comité considère que les trois référendums ne sont pas suffisants pour régler la question.

En effet, selon Semir Al Wardi, chercheur en sciences politiques, « le troisième référendum est considéré par les observateurs internationaux comme très discutable. On peut donc dire que l’argument selon lequel il y a eu trois référendums et on peut s’arrêter là n’est pas recevable en général par les observateurs internationaux. »

Pour la Polynésie française, ce sont des Etats insulaires du Pacifique, les îles Salomon, Nauru, Tuvalu, Samoa, ainsi que le Timor Oriental qui portent la réinscription de 2013. Elle s’effectue malgré l’opposition de l’assemblée polynésienne. En effet, élire une assemblée défavorable à l’indépendance n’équivaut pas à la tenue d’un referendum en bonne et due forme.

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L’inscription ou la désinscription d’une entité sur la liste des territoires à décoloniser est donc un acte de droit international, mais aussi et surtout politique. L’absence de critères objectifs permet une lecture partiale du droit à l’autodétermination. La seule mention de « territoires dont les populations ne s’administrent pas encore complètement elles mêmes » permet une grande liberté à l’assemblée générale. Mais sa liberté n’est semble-t-il pas assez grande pour considérer le cas de territoires administrés par la Chine qui n’ont jamais eu l’occasion de déterminer librement leur statut politique.

Pour aller plus loin, Dix questions fréquemment posées sur l’Organisation des Nations Unies et la décolonisation.

Le commerce favorise-t-il la paix ?

 Le commerce favorise-t-il la paix ? C’est une idée reçue depuis le « doux commerce » de Montesquieu. Toutefois, nous allons voir que c’est plutôt l’inverse.

Le commerce favorise la paix ?

Le commerce favorise la paix : la théorie du doux commerce

Dans De l’esprit des lois, Montesquieu fait le rapprochement entre commerce et paix :

« L’effet naturel du commerce est de porter à la paix »

Montesquieu, de l’esprit des lois

En effet, le commerce favorise la connaissance mutuelle, les voyages, les échanges avec l’autre. En conséquence, il adoucit les mœurs, tant au niveau politique qu’individuel.

« C’est presque une règle générale, que partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce, et que partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces »

Montesquieu, de l’esprit des lois

Il crée également des intérêts mutuels entre les nations. Si les élites commerciales du pays A font des affaires avec celles du pays B (investissements, flux), les dirigeants politiques devraient être moins enclins à briser ces liens par la guerre. En effet, les élites politiques et économiques sont souvent très liées, et la richesse procurée par le commerce bénéficie, dans certains cas, aux deux parties.

Cependant, il se trouve très aisément dans l’histoire des exemples de pays très liés par le commerce qui se sont fait la guerre. Le plus connu est celui de la Première Guerre mondiale. Les échanges entre la France et l’Allemagne étaient très élevés en 1914, ce qui n’a pas empêché le conflit. Il nous faut donc creuser plus profondément pour comprendre les relations entre commerce et guerre.

Commerce, richesse, pouvoir… et guerre

Partons du postulat que le commerce est une source de richesse, qui permet l’accroissement de la puissance de l’État qui le contrôle. Cette richesse permet en effet de construire ou renforcer sa capacité militaire : mettre sur pieds et équiper des armées et des flottes. Sur ce sujet, lire notre article Le système thalassocratique chez Thucydide.

Il est en effet aussi nécessaire de protéger cette source de richesse. Le développement des flottes de guerre va de pair avec celui du commerce. Nous avons déjà parlé de Mélos, qui se voit contrainte d’affronter les Athéniens malgré sa neutralité. Sa position géographique permettrait à quiconque la contrôle de faire peser une menace inacceptable sur le système économique athénien. Aujourd’hui, l’Occident est obligé de protéger par la guerre ses lignes de communication en mer Rouge des attaques houthies.

Ce dernier exemple montre que le commerce peut se transformer en vulnérabilité. Lorsqu’un État devient trop dépendant de son commerce pour ses approvisionnements et sa richesse, ses lignes de communication deviennent une cible. C’est de là que vient la stratégie maritime de la France aux XVIIIe et XIXe siècles. Devant la supériorité des escadres britanniques, la France se rabat sur la guerre de course. Elle cherche à entraver les approvisionnements britanniques, et à faire flamber le prix des assurances (comme aujourd’hui en mer Rouge). Sur ce sujet, lire le chapitre 6 de La Mesure de la force (lien rémunéré par Amazon).

Le commerce, un intérêt parmi d’autres : il ne favorise la paix que modestement

Le commerce accroit donc la richesse, les capacités militaires et fournit une vulnérabilité à attaquer. Mais cela n’enlève rien à la pertinence de l’argument de la dépendance mutuelle, pourtant infirmé par l’expérience historique. Pourquoi ?

La question à se poser est en réalité : existe-t-il des intérêts supérieurs à ceux du commerce, qui pourraient pousser des entités politiques à entrer en guerre malgré des liens commerciaux forts ? Poser la question révèle la vanité de lier commerce et paix. L’intérêt politique demeure supérieur à l’intérêt économique.

Sans passer en revue les causes des guerres, innombrables et toujours singulières, notons simplement qu’il existe de nombreux cas dans lesquels un État aurait intérêt à entrer en guerre contre un autre malgré des liens commerciaux forts.

Ne pas honorer ses alliances possède un coût politique bien plus fort que la destruction temporaire de liens économiques. C’est une petite partie du mécanisme qui mène à la Première Guerre mondiale.

Un rapport de force avec une puissance menaçante sur le point de se renverser. L’Angleterre a longtemps fondé sa politique sur l’équilibre des puissances sur le continent européen.

Opportunité politique : la saisie d’un territoire clef peut amener des gains à long terme très supérieurs aux coûts économiques d’un conflit. C’est le calcul fait, à tort, par Saddam Hussein lorsqu’il envahit le Koweït en 1990.

Enfin, une opposition idéologique marquée n’empêche pas d’entretenir des relations commerciales. Mais ces dernières ne pèseront rien si un conflit se déclenche entre deux entités politiques aux projets politiques incompatibles. C’est le cas de l’expansion de l’Allemagne au début de la Seconde Guerre mondiale.

N.B. Beaucoup d’exemples centrés sur l’Europe et la période contemporaine. N’hésitez pas à noter en commentaire d’autres cas où l’intérêt politique a balayé l’intérêt économique… ou l’inverse.

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Pour conclure, le commerce favorise-t-il la paix ? Non, ou du moins très modestement. Faire du commerce l’agent de la paix revient à lui donner un pouvoir qu’il n’a pas. En effet, le projet politique d’une nation ne se résout pas à entretenir des bonnes relations commerciales avec ses voisins ou compétiteurs. Le commerce et la richesse sont des moyens au service d’une fin politique plus large. C’est en fonction de cette fin politique que sont déclarées les guerres. La profondeur des liens économiques ne peut donc contrebalancer qu’à la marge le poids des données politiques.

Au contraire, par son existence même le commerce favorise la guerre parce qu’il est nécessaire de le protéger contre ses concurrents, ou qu’il fournit à un adversaire une opportunité de peser par la violence sur les décisions politiques d’une nation.

Pour aller plus loin :

Sur Montesquieu : Catherine Larrère, « Montesquieu et le « doux commerce » : un paradigme du libéralisme », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique.

Sur la stratégie maritime, Hervé Coutau-Bégarie, Traité de Stratégie, Paris, Economica, 201 1 (lien rémunéré par Amazon).

Biographie de Clausewitz

Voici une indispensable biographie de Clausewitz pour compléter notre mini-dossier sur De la Guerre.

Biographie de Carl von Clausewitz
Carl Von Clausewitz

Les débuts d’un stratège brillant

Carl von Clausewitz est né le 1er juin 1780 à Burg bei Magdeburg, en Prusse, au sein d’une famille de la petite noblesse. Son entrée précoce dans l’armée prussienne à l’âge de 12 ans marque le début d’une carrière militaire prometteuse. Son passage à l’Académie Militaire de Berlin façonne ses convictions. Il est en effet influencé par les idéaux révolutionnaires français.

Sur le champ de bataille

Carl von Clausewitz a été façonné par les guerres napoléoniennes. Sa présence sur les champs de bataille européens a profondément marqué sa compréhension de la guerre et de ses implications.

À Iéna, l’armée prussienne subit une défaite écrasante face aux forces napoléoniennes. Clausewitz est le témoin de l’effondrement brutal d’une institution militaire qu’il avait juré de servir. Cette expérience l’a ainsi confronté à la réalité impitoyable de la guerre moderne.

Sa participation à la bataille de Waterloo, en tant qu’officier d’état-major prussien, lui permet en outre d’observer de près la stratégie de Napoléon Bonaparte, et de contribuer à la défaite finale de l’empereur français.

Ces expériences sur le champ de bataille ont profondément influencé sa pensée stratégique. En effet, c’est dans les carnages de la guerre que Clausewitz a commencé à élaborer les concepts fondamentaux qui allaient façonner son œuvre majeure, « De la Guerre ».

Au service du tsar

Dès la chute de la Prusse, Clausewitz rejoint le tsar Alexandre Ier de Russie. Son engagement auprès du tsar témoigne de sa réputation grandissante en tant que stratège militaire. Cette période de sa vie est marquée par des efforts visant à moderniser l’armée russe. Il conseille également le tsar sur les questions de stratégie militaire.

Après la guerre : développement de la pensée clausewitzienne

A la fin des guerres napoléoniennes, Clausewitz consacre une partie importante de sa vie à approfondir sa réflexion sur la guerre et la stratégie militaire. Il écrit alors plusieurs ouvrages et articles qui contribuèrent à enrichir sa pensée et à élargir son influence. Mais son œuvre la plus célèbre reste « De la Guerre », quoi qu’inachevée à sa mort.

Le legs de Clausewitz

Clausewitz décède du choléra le 16 novembre 1831 à Breslau, en Silésie, à l’âge de 51 ans. Il laisse derrière lui un héritage durable dans les domaines de la stratégie militaire. Sa pensée continue d’inspirer les générations futures dans leur compréhension de la guerre et de la politique internationale. Il possède assurément sa place parmi les plus grands penseurs militaires de l’histoire.

L’héritage et la contribution de Marie von Clausewitz

En conclusion de notre biographie de Clausewitz, un mot Marie von Clausewitz. L’épouse dévouée de Carl, a joué un rôle essentiel dans la préservation et la diffusion des idées de son mari après sa mort. En effet, après le décès de Carl, elle prend en charge la publication posthume de « De la Guerre », oeuvre inachevée. Son dévouement à diffuser les idées de Clausewitz a donc contribué à consolider sa place parmi les plus grands penseurs militaires de tous les temps.

Au delà de la biographie de Clausewitz

En complément de cette biographie de Clausewitz, voir aussi notre mini-dossier sur De la guerre.

Comprendre pourquoi chez Clausewitz la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens

L’étonnante trinité chez Clausewitz, et pourquoi le maître décrit la guerre comme un caméléon.

La montée aux extrêmes. Guerre absolue, guerre réelle.

La friction chez Clausewitz

Le centre de gravité chez Clausewitz

Clausewitz, la guerre comme continuation de la politique par d’autres moyens