Why general culture is the true school of command – Charles De Gaulle

In Vers l’armée de métier (1934), Charles de Gaulle explains, with a formula that has remained famous, that general culture is the real school of command. According to him, it is necessary to train the « power of the mind », and the « intellectual and moral reflexes of leaders ». But in this work, he hardly constructs his thought except on a few pages.

De Gaulle. General Culture true school of command.
Charles de Gaulle (1890 – 1970). Officer, writer, head of state.

He had been much more prolific in The edge of the sword (Le fil de l’épée, 1932). We will use these developments to understand his idea. We will also explain what qualities he thinks a military leader should possess.

Intelligence, instinct, general culture

For Charles de Gaulle, intelligence and instinct are both necessary to action.

War is such a complex domain, involving so many immaterial forces, that it is difficult to grasp it entirely by intelligence. However, even if it does not bring certainty, the intellect reduces the field of error. It brings intelligence, organization, knowledge of its strengths and weaknesses. It “prepares the conception of the action but does not give birth to it”.

Intelligence is complemented by instinct. It is through instinct that man “perceives the reality of the conditions which surround him and experiences the corresponding impulse”. Instinct is a shortcut between the sensible world and action. “Great men of war have always been aware of the role and the value of instinct. »

It is general culture that forms intelligence and instinct. It allows one to structure its thoughts and prepare its mind for decision-making, by clearing the field of possibilities. Substitute to experience, it is also much broader. It is for this reason that according to de Gaulle, « the true school of command is therefore General Culture » , and that « at the bottom of Alexander’s victories, one always finds Aristotle ».

However, general culture is not everything. A military leader needs many other qualities.

Authority

After conception, decision. Authority and courage, moral qualities, complement intelligence and instinct, intellectual qualities, in the great leader.

Decision-making is a moral process, not an intellectual one. It requires courage. Courage is not given to everyone, because of the serious consequences that the decision to be taken may entail. The mind capable of decision must also be accompanied by authority, which is the faculty of having « a grip on souls ».

Authority itself implies « prestige« . Prestige (here similar to charisma) is an innate gift, but certain aspects of it can be developed .

To work on his prestige, the commander must remain mysterious, which requires distancing himself from its subordinates. But this prestige is not inaccessibility, it is the reserve of the soul, of gestures and words, the sobriety of attitude and speech. One must feel in the silence of the leader the contained flame. It is an attitude of a king in exile.

But to maintain what must be called “majesty” (the term does not appear in the book), the leader needs a goal that connects him to greatness. However, greatness represents a weight that cannot be supported by everyone.

Finally, to the virtues of intelligence, instinct and prestige, the great leader has to add character .

The character

Character, «  virtue of difficult times « is the ability to leave its mark on facts.

The man of character inspires, decides and assumes. He has the “ passion of willing”. He is firm, but benevolent, assumes the failures and redistributes the glory. In times of peace, such a man will be perceived as proud and unruly, and he will suffer for it. But let difficulties arise, and they will naturally push him to the fore.

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If “the true school of command is therefore General Culture”, it is because that it prepares the commander for rapid and fair decision-making in the face of an unforeseeable and necessarily confuse situation . It develops the instinct which, alone, makes it possible to feel the direction to give to its choices. But if the general culture forms the instinct of the military leader, the latter must be accompanied by other qualities such as intelligence or authority, both moral and intellectual.

“All great men of action were meditative”

CHARLES DE GAULLE, LE FIL DE L’ÉPÉE.

“The real school of command is therefore general culture. Through it thought is enabled to exercise itself with order, to discern in things the essential from the incidental, to perceive the extensions and the interference, in short to rise to that degree where the ensembles appear without prejudice of nuances. Not an illustrious captain who did not have taste and sense for heritage and human spirit. At the bottom of Alexander’s victories, one always finds Aristotle. »

CHARLES DE GAULLE, VERS L’ARMÉE DE MÉTIER.

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Also read Lucien Poirier’s Comprehensive Strategy.

Comprendre les cinq formes de courage chez Aristote en moins de cinq minutes

Aristote décrit cinq formes de courage dans Ethique à Nicomaque.

Dans Éthique à Nicomaque, Aristote traite de la morale, du bien et des vertus. Au livre III, il s’arrête quelques pages sur le courage.

Le courage chez Aristote

Pour Aristote, le courage est une vertu empreinte de modération, juste milieu entre la témérité et la crainte excessive.

Est courageux celui qui est capable d’endurer le risque de la mort, particulièrement à la guerre « au milieu des périls les plus grands et les plus glorieux ». Mais il existe une condition : que ses actes soient guidés par la raison. En effet, celle-ci doit amener à la conviction que soutenir les périls est ce qui est beau, c’est-a-dire au sommet du système de valeurs de la cité. Sans noblesse du motif de l’action, pas de véritable courage.

Aristote passe au crible cinq formes de courage, ou plutôt cinq comportements qui se rapprochent plus ou moins du courage tel qu’il l’a défini.

1. Le courage du citoyen

C’est celui qui se rapproche le plus du courage véritable. En effet, « les citoyens, semble-t-il, affrontent  les dangers tant par crainte des peines infligées par les lois et du déshonneur que par désir des charges honorifiques ». Il est donc produit tant par la recherche de l’honneur que par la volonté d’éviter la honte. Le courage des troupes contraintes par leur chef est d’un ordre inférieur, puisque ces hommes agissent par crainte, non du déshonneur, mais du châtiment. Elles sont forcées de se montrer braves, mais la fin qu’elles recherchent n’est pas en accord avec leur conduite.

2. L’attitude martiale

Le courage peut aussi provenir de l’expérience de la proximité des dangers : les troupes professionnelles savent faire la différence entre une situation sans véritable risque et un danger réel. Cependant, il n’y a là que l’apparence du courage, puisque cette expérience ne permet que de connaître la nature réelle du danger, non d’y faire face avec bravoure. Ainsi, des soldats de métier peuvent paraître courageux en présence de dangers qu’eux seuls savent inoffensifs, pour tourner les talons dès qu’une véritable menace apparaît.

3. Le courage de la colère

Le courage que procure la colère n’est là encore que l’apparence du courage véritable. En effet les choix opérés sous l’emprise de la passion ne le sont pas dans la recherche de l’honneur. C’est le courage des bêtes. L’homme aiguillonné par la passion ne devient véritablement courageux que s’il est d’abord guidé par la raison et qu’il poursuit un but noble.

4. Le courage procuré par la confiance

Le courage des gens pleins d’assurance n’est pas le véritable courage. Leur confiance ne provient que des victoires passées, et du fait qu’ils pensent qu’ils n’ont rien à craindre. C’est donc une illusion rassurante. Que survienne un revers, et elle s’effondre. 

5. L’ignorance du danger

Enfin, l’ignorance du danger ne saurait s’apparenter au courage. Elle n’est qu’inconscience.

Chez Aristote, le courage est donc une vertu individuelle et guerrière. Elle n’est réalisée que par une action noble conduite au nom d’un motif noble. Cette vertu s’insère dans le faisceau des représentations de la société grecque : c’est la cité qui prescrit ce qui est noble ou honteux. Le courage, même s’il est une vertu individuelle, est donc politiquement construit.

« l’homme courageux est à l’épreuve de la crainte autant qu’homme peut l’être. Aussi, tout en éprouvant même de la crainte dans les choses qui ne sont pas au delà des forces humaines, il leur fera face comme il convient et comme la raison le demande, en vue d’un noble but »

Aristote, Éthique à Nicomaque

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Voir aussi Comprendre la dimension morale du combat chez Ardant du Picq en moins de cinq minutes.