Porte-avions ou porte-aéronefs ?

Comment faire la différence entre un « vrai » porte-avions et un simple porte-aéronef ? Poursuite de notre voyage au cœur des géants des mers avec Le Grognard.

Comment faire la différence entre un "vrai" porte-avions et un simple porte-aéronef ?
Le porte aéronef de classe Kiev Admiral koutozov de configuration STOBAR.
Le porte aéronef de classe Kiev Admiral Koutozov de configuration STOBAR.

Il existe en réalité trois catégories de porte-avions.

STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery)

Il possède une piste avec tremplin (ski jump), avec un angle de sortie d’une dizaine de degrés qui permet le décollage court horizontal des avions sans catapultage, et de brins d’arrêt pour l’appontage horizontal des avions.

Il est intéressant de noter que l’ensemble des STOBAR sont aujourd’hui à propulsion classique, étant les héritiers des porte-avions du second conflit mondial. Cette configuration possède en commun avec le CATOBAR la présence d’un brin d’arrêt, système d’atterrissage permettant à un avion équipé d’une crosse d’appontage d’accrocher un câble, réduisant sa distance de freinage à quelques dizaines de mètres.

Comment faire la différence entre un "vrai" porte-avions et un simple porte-aéronef ?
Pour apponter les portes avions et porte aéronefs disposent de 3 brins d’arrêts en entrée de piste.

Avantage : rayon d’action des aéronefs, cout de construction.

Inconvénient : capacité d’emport de charge limitée, rayon d’action limité, absence de guet aérien.


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STOVL (Short Take Off Vertical Landing)

Il dispose d’un tremplin avec un angle de sortie d’une dizaine de degrés permettant le décollage court horizontal des avions sans catapultage, d’une piste permettant le décollage et l’appontage vertical des avions qui doivent garder jusqu’à un tiers de leurs réservoirs pour l’atterrissage (Vertical Take-off and Landing aircraft – VTOL).

Ils ne possèdent ni catapulte ni brins d’arrêt. Si les options du décollage court par tremplin ou par propulsion verticale sont possibles, ils n’ont comme capacité de récupération que celle de l’atterrissage vertical. Les pays souhaitant maintenir une flotte de porte-avions STOVL n’ont aujourd’hui d’autre choix que d’acquérir le F-35B de Lockheed Martin. Cet avion est seul sur ce segment du marché depuis la fin du harrier.

Comment faire la différence entre un "vrai" porte-avions et un simple porte-aéronef ?
Le Queen Elizabeth, porte-aéronef en configuration STOLV de la marine britannique, a été dessiné par l’industriel français Thales.

Avantage : cout de construction.

Inconvénients : rayon d’action limité, rayon d’action des aéronefs très limité en raison du VTOL, capacité d’emport de charge limité, absence de guet aérien.

CATOBAR (Catapult Assisted Take Off But Arrested Recovery) : le vrai porte-avions

Il dispose d’une piste permettant le décollage horizontal d’avions. Le système de catapultes actuellement à vapeur sera remplacé progressivement par un dispositif électromagnétique américain (EMALS.) Ce système est récemment entré en service sur le porte-avion américain USS Gerald Ford, et bientôt sur les futurs porte-avions chinois « Type 003 », et sur le PANG de la Marine Nationale. Il dispose de brins d’arrêt pour l’appontage.

Avantage : Rayon d’action, capacité d’emport des charges, mise en œuvre de guet aérien.

Inconvénients : cout de construction + dépendance envers les Etats-Unis pour les catapultes.

Le porte-avion nucléaire Charles de gaule construit dans le chantier DCN à Brest, actuel porte-avion français de configuration CATOBAR.
Le porte-avion nucléaire Charles de gaule construit dans le chantier DCN à Brest, actuel porte-avion français de configuration CATOBAR.

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Alors, comment faire la différence entre un porte-avions et un porte-aéronef ?

Les STOBAR et les STOLV sont ce qu’on appelle des porte-aéronefs. Seule la dernière configuration CATOBAR désigne véritablement les porte-avions. Ce sont des bâtiments équipés de catapultes pouvant mettre en œuvre des aéronefs avec plus de rayon d’action et ayant une capacité d’emport généralement supérieure à leurs homologues.

Maintenant que nous savons faire la différence entre ces ponts plats, nous allons les passer en revue au sein des flottes mondiales

Le Grognard

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